Ah ! Les crocrocro, les crocrocro, les crocodiles, sur les bords de la Garonne.
Rendez-vous pris à Bordeaux du 16 au 18 mars pour la 48e édition du Grand Prix de la Communication Extérieure. Pendant deux jours, 140 campagnes et 620 visuels ont été passés au crible par les 11 membres du jury présidé par Mélanie Pennec (DDB Paris).
Malgré un contexte que l’on pourrait juger peu propice, le rebond de la communication extérieure se poursuit en 2022, +14,8%. Engagé à réduire son empreinte carbone, l’UPE s’engage également à promouvoir les gestes éco-responsables. Média “green”, de masse tout en étant local, l’affichage subit pourtant régulièrement les attaques des anti-pubs, ce qui a donné lieu au premier débat de cette édition : l’Union de la publicité extérieure doit-elle contre-attaquer en promouvant ses bons chiffres et son impact sur l’économie nationale ou faire profil bas à un moment où le secteur publicitaire nourrit d’importantes inimitiés ? L’occasion d’ouvrir un autre débat sur “le manque criant” de porte-paroles à même de prendre le relais à Jacques Séguéla.
À noter que cette année, et pour la 2e fois, un Prix de l’engagement devait être décerné. Devait, car les membres du jury ne sont pas parvenus à s’entendre sur ce qui devait être récompensé : le message et / ou le messager. Un débat sans fin qui reprendra sans doute encore l’année prochaine s’est désolée la présidente du GPCE, Boutaïna Araki, présidente de Clear Channel.
Malgré une sélection très lisse, sans dispositifs audacieux, de vifs échanges ont animé les délibérations du jury, composé de :
Olivier Altmann (Altmann+Pacreau), Patrice Dumas (DDB Paris), Matthieu Elkaim (Ogilvy), Pascal Grégoire (Justement), Alexandre Hervé (Romance), Eva Huguet (The Good Company), Alice Labau (Marcel), Francis De Ligt (BETC), Sarah Rebiere (Talkie Walkie), Ibrahim Seck (Mediamonks), Manoelle Van Der Vaeren, Mathieu Vinciguerra (WNP) et Jean Weessa (Rosa Paris).
Sans plus attendre, le palmarès du GPCE 2023 (8 prix et 10 mentions), garanti sans 49.3 :
Grand Prix
Une « évidence », « l’exemple même de la vraie affiche, celle qui allie simplicité et intelligence ». Le Grand Prix de cette année a mis tout le monde d’accord – ou presque – au moment du vote à voix levée. Face à Intermarché et Deezer, la campagne de Lacoste a emporté l’adhésion quasi unanime. Seul un membre du jury a nuancé en rappelant un passé pas si lointain où la marque reniait sa clientèle venue des quartiers avant d’embrasser la culture streetwear, voire même de la revendiquer.
Aujourd’hui, quelle marque ne s’acoquine pas avec des rappeurs et rend gloire à l’art de rue ? Plus qu’une ode à cet univers-là, la campagne Lacoste tisse un lien intergénérationnel, dit beaucoup de choses sans mot dire. Limpide. Le casting est parfait, la DA irréprochable et les photographies traverseront sans doute le temps sans rougir.
Prix de l’engagement
Malgré 29 campagnes présentées et 113 visuels, le jury n’est pas parvenu à un consensus. En revanche, une Mention a été attribuée. Lauréat plus bas.
Les Prix
McDonald’s – Starcom
Fondation Anne De Gaulle – Havas Paris
« C’est une campagne de la Fnac d’avant, celle qu’on aimait avant les aspirateurs. »
« Brillant », « beau boulot », « beau bien crafté, mais j’ai été déçu une fois le QR code scanné, je suis resté sur ma faim. »
« C’est une grande campagne qui respecte le consommateur dans le contexte actuel. » « Bel exemple du travail d’agence. »
Mention de l’Engagement
La Vie – Buzzman
Prix du public
Fondation Abbé Pierre – Fred & Farid