Parole de ceux qui ont eu 20 ans en 2020.
En mai dernier, 20 Minutes sondait l’esprit de la jeune génération (les 18-30 ans), confinée avec le reste du monde, dans une déclinaison spéciale de son dispositif #MoiJeune lancé en 2016. À plusieurs égards, 2020 aura été une année singulière, inédite où les attentes, les espoirs, les habitudes et les envies auront été bousculées comme jamais auparavant. Identité, engagement, consommation, vie en ligne, usages, autant de thématiques abordées tout au long de cette année à travers 21 sondages réalisés en partenariat avec Opinion Way. Avec toujours la même ambition précise 20 Minutes : « Mieux les comprendre et appréhender, avec eux, une société en mouvement. Un nouveau monde en évolution, qu’ils vivent au quotidien. Et auquel ils rêvent. »
Il sera difficile de faire pire que l’année — enfin — écoulée, puisque si 2020 était un adjectif, “merdique” est celui choisi en majorité par les sondés. À choisir, en 2021, ces jeunes préfèrent être vaccinés (64 %) que confinés (35 %). Ils jugent d’ailleurs “justes” les mesures prises pour protéger les personnes âgées et choquant qu’on ait pu dire qu’ils étaient une “génération sacrifiée ».
Toutefois, le 1er confinement a produit ses effets, puisque s’ils ne pouvaient plus se connecter qu’à un seul type de site jusqu’à la fin du confinement, les sondés optent à 48 % pour une plateforme de streaming vidéo plutôt qu’un réseau social quelconque ou une app de conversation ou de visio (22 %) : coupés du monde, mais divertis.
D’autant que les rencontres virtuelles ne sont « pas leur came » (75 %)… ni les robots et autre intelligence artificielle : si les nouvelles technologies leur permettaient de créer le.la partenaire ideal.e et de passer 2-3 semaines avec 68 % déclinent, « ni aujourd’hui ni demain, les relations intimes, c’est entre êtres humains, on garde les machines pour le café« .
Entre être humains, cela ne semble pas nécessairement plus aisé puisque 53 % considèrent qu’ils n’ont pas une vie sexuelle épanouie, et parmi eux 31 % ajoutent, « et ça me pèse » contre 22 % pour qui « ce n’est pas important ». Toutefois, 50 % des jeunes interrogés (58 % des femmes) estiment même subir des injonctions/pressions concernant leur épanouissement sexuel. Si 65 % se disent hétérosexuel.le, 7 % ne se définissent pas. Et alors que les questions de genre traverse la société, deux sondages #MoiJeune révèlent que 13 % des 18-30 ans interrogés ne s’identifient pas comme hommes ou femmes : 8 % comme ‘no-gender’, 11 % comme gender-fluid (navigue entre les deux selon les jours) même si le concept ‘non binaire’ convient à 36 % des sondés.
Si cette nouvelle génération se dit engagée (71 %), notamment dans la vie de tous les jours par des gestes et leur comportement au quotidien, 43 % n’ont jamais participé à une manifestation et une grande majorité hésite à partager ses opinions en public. En revanche, 49 % ont déjà boycotté un film, un livre, un spectacle ou une exposition, car son auteur avait tenu des propos choquants (62 % chez les femmes). Les 18-30 ans restent partagés sur la cancel culture puisque quand les hommes trouvent cela « dangereux » les femmes répondent que c’est « normal » (32 % chacun). 70 % ont déjà arrêté d’acheter les produits et services d’une marque pour raison éthique, mais 87 % concèdent qu’il leur arrive tout de même d’acheter des produits de marque « à la ramasse » niveau éthique et environnemental.
Les sondés s’estiment néanmoins plus militants dans leur consommation que leurs aînés (53 %). S’ils se disent sensibles aux discours de marques engagés et responsables (41 %), ils restent partagés sur l’opportunité pour les marques de tenir compte du covid et de la crise dans leur communication.
Le climat reste au centre de leur préoccupation et doit devenir un combat prioritaire pour les deux années à venir (71 % vs 28 % pour les actions atténuant la crise économique). Les jeunes sondés anticipent d’ores et déjà des emplois choisis par défaut (73 %) et un chômage record sur plusieurs années (69 %). 77 % des 18-30 ans estiment que les marques auront un rôle à jouer dans la construction du monde de demain, prioritairement dans leur propre politique environnementale (74 %), mais aussi dans leur politique sociale (45 %) et leur mode de fabrication (44 %). Toutefois, ils restent dubitatifs sur les changements nés de cette crise dans le monde.
Les questions sociales les touchent particulièrement, notamment le mouvement BLM et les violences policières (61 %), même s’ils nuancent en estimant que seule une infime partie des policiers en sont responsables (63 %). Plus étonnant, ou peut-être pour éviter tout débat, critique et/ou harcèlement 51 % estiment qu’un code vestimentaire au collège ou lycée a un sens et que les réseaux sociaux peuvent être régulés par la loi pour limiter leur impact dans la société.
En écho aux propos d’Emmanuel Macron, les jeunes considèrent que « c’est dur d’avoir 20 ans en 2020 » (80 %). Ainsi, pour affronter le monde de demain, ce dont ils auront le plus besoin, c’est du courage (68 %) et de l’amour (51 %), versus des rêves (29 %) et de l’argent (46 %)…
L’intégralité de l’étude #MoiJeune Avoir 20 ans en 2020.