93% des Français seraient en "manque".
Depuis le 11 mai dernier, la France se déconfine progressivement. Avec la réouverture des commerces puis des terrasses de cafés-restaurants la semaine dernière, les Français retrouvent peu à peu les occupations d’avant la crise sanitaire et l’activité économique amorce sa reprise. Le secteur événementiel est l’un des secteurs les plus durement touchés, mais aussi celui dont l’activité « normale » ne pourra reprendre qu’en dernier.
Pourtant, d’après l’étude Weezevent* (solution de billetterie en self-service) lancée en partenariat avec l’IFOP, 9 Français sur 10 participent à des événements « en temps normal », et 93 % d’entre eux se déclarent aujourd’hui « en manque » de ces activités-là, même si l’épidémie de Covid-19 laisse une crainte de les pratiquer à nouveau dans un contexte post crise sanitaire.
Comment les Français envisagent leur retour aux activités événementielles ? Quels sont leurs attentes, leur budget, leurs inquiétudes quant à cette reprise, alors que le retour du public dans les cinémas, les salles de concert, au sein des stades ou dans les festivals est déterminant pour les acteurs du secteur et la reprise dans son ensemble ? Retour sur cette enquête réalisée entre le 18 et le 20 mai dernier sur 1017 individus de 18 ans et +.
Le chiffre est incontestable, mais somme toute assez logique : confinés pendant deux mois à leur domicile ne pouvait sortir qu’à des fins de toute première nécessité, les Français ressentent un « manque ». Quand bien même, et malgré l’inquiétude d’y participer à nouveau (9 sur 10), 100 % d’entre eux se rendront à nouveau à de tels événements.
Le confinement a-t-il suscité un regain d’intérêt pour ces sorties ? 85 % des sondés accorderont un budget identique ou supérieur aux activités de divertissement et 67 % des Français affirment qu’ils y reviendront même sous quelques semaines si cela leur est permis : 53 % attendant ainsi principalement des mesures sanitaires de la part des organisateurs.
Même impatiens, les Français interrogés restent donc prudents puisque 59 % d’entre eux préfèrent attendre de pouvoir revivre les événements dans les conditions d’avant crise, 49 % dès que possible avec des mesures sanitaires adaptées. L’inquiétude grimpe pour les activités où la distanciation physique est difficile à appliquer.
En attendant, le secteur événementiel a dû s’adapter, notamment en proposant des versions digitalisées des manifestations initialement prévues en physiques : du festival We Love Green, en passant par Laval Virtual et récemment le Burning Man ou les Cannes Lions qui présentent les Lions Live (des conférences) du 22 au 26 juin prochain. Fabienne Guilbert, directrice associée de Brainsonic Event, nous l’avait d’ailleurs assuré : de nombreux événements physiques sont transposables en live vidéo
Avec cette affirmation vient une question ? Le public est-il prêt à payer pour assister à la version numérique d’un événement ? D’après l’étude Weezevent-IFOP, la réponse est oui… pour 1 Français sur 5. Un chiffre encourageant et qui varie selon le type d’événement. Oui, pour une conférence (30 %), un concert (20 %), non pour un night-club (94 %) ou un salon (91 %). En revanche, 67 % d’entre eux souhaitent obtenir un remboursement ou un avoir en cas d’annulation d’événements liés au Covid-19. 5 % aimeraient opter pour un don à une association.
* Méthodologie