Record à battre : 69 millions d’euros.
Ce n’est peut-être pas encore une tendance de fond, mais les signaux faibles s’agitent autour d’eux, les NFT (pour non-fungible token), ces fameux jetons cryptographiques adossés à la blockchain, ont récemment fait la une de l’actualité dans le cadre de transactions d’objets dématérialisés.
Fin février, le GIF Nyan Cat, le chat numérisé le plus connu d’internet, a été vendu plus de 500 000 dollars, plus précisément l’édition de l’œuvre tokénisée. Depuis, c’est l’escalade. Jack Dorsey a vendu son tout premier tweet (et celui de Twitter) pour 2,5 millions de dollars, la chanteuse Grimes quant à elle sa collection numérique d’œuvres d’art, WarNymph, près de 6 millions de dollars ; un obscur collectif a acheté un original de Bansky, aussitôt tokénisé, détruit et revendu sous forme de NFT et il y a quelques jours encore une œuvre numérique de Beeple, Everydays : The First 5 000 Days, a trouvé preneur pour 69 millions de dollars lors d’une vente aux enchères chez Christie’s.
Comme le principe des non-fungible token est d’être non fongible, c’est-à-dire unique et non interchangeable, beaucoup d’observateurs se posent la question de son utilité au-delà du cercle restreint des collectionneurs 2.0 — fortunés.
Et pourtant, comme le souligne très justement Korii, « les NFTs peuvent contribuer à résoudre l’un des problèmes les plus cruciaux des artistes modernes : la monétisation d’œuvres auxquelles une reproductibilité infinie peut faire perdre toute valeur », tout en permettant aux créatifs de tout bord de vendre leur « propriété intellectuelle ». Avec l’arrivée des artistes, créatifs, personnalités sportives et plus généralement l’univers du sport (comme la NBA) et des influenceurs, les perspectives se multiplient en même temps que son audience.
C’est dans ce contexte foisonnant qu’est lancée l’opération #bideas par l’agence de consulting créatif pasdepubmerci. L’idée est simple : encourager tous les créatifs, qu’ils soient étudiants, free ou en agence, à mettre aux enchères leurs idées « non vendues » sous forme de NFT. Et ce, afin de « protéger et valoriser ses idées plutôt que de les laisser dormir dans des cartons. »
L’agence a donc constitué un portefeuille de cryptomonnaies et misera sur les meilleures idées proposées via la marketplace spécialisée en œuvres numériques, rarible.com pour les développer et les faire aboutir, explique ainsi Jacquelin Guillaume-Duverne, fondateur de pasdepubmerci.
Le NFT a la particularité de permettre l’inscription de toute sorte d’informations, comme un certificat d’authenticité, dans la blockchain, réputée transparente, infalsifiable et sécurisée : identité du créateur, date de création, traçabilité du propriétaire, éventuellement l’historique des transactions générées, etc. Un outil déjà utilisé dans l’univers du luxe (chez LVMH notamment) pour lutter contre les contrefaçons.
« C’est une façon de vous protéger du risque que quelqu’un d’autre sorte la même chose avant vous, car c’est le principe des NFT et de la blockchain : chaque idée devient infalsifiable et traçable », explique pasdepubmerci dans son communiqué.
Le marché connaît une floraison extraordinaire : en 2020, plus de 250 millions de dollars ont été échangés sur le marché des NFT, contre 63 millions de dollars en 2019 (source Atelier BNP Paribas).