Sans oublier quelques belles startups dédiées aux médias !
Un an après l’entrée en vigueur du RGPD, VivaTech célèbre sa 4e édition tout en se faisant le miroir des défis qui attendent le secteur technologique européen face à la concurrence féroce des acteurs chinois et américains, dont la stratégie est axée sur les données et l’intelligence artificielle. 19 pays étaient représentés pour cette nouvelle édition qui a vu de grandes figures fouler les allées du salon : de Bernard Arnault (LVMH) à Stéphane Richard (Orange) en passant par Keith Weed (Unilever), Isabelle Kocher (Engie) ou Jack Ma, le fondateur du géant chinois du e-commerce Alibaba. Marc Pritchard, le tout puissant directeur du marketing de Procter & Gamble, 1er annonceur mondial, est venu répéter son message martelé depuis un an autour de la “brand safety” : il désire des espaces publicitaires sûrs et de qualité. Ce que ne contrediront pas les politiques de la startup nation : Emmanuel Macron, Cédric O, Bruno Le Maire et d’autres, tous venus profiter de cette bulle d’enthousiasme entrepreneurial faite de 124 000 visiteurs cette année (un record).
Après avoir croisé une batmobile et un sac à main Louis Vuitton pourvu d’écrans OLED, nous sommes partis en quête des dernières pépites marketing / com / média sur lesquelles il faudra compter dans les mois à venir. Voici la sélection de la Réclame !
Snatch Studio : l’IA qui verticalise les vidéos
La start-up labellisée Media Lab TF1 entend “adapter les contenus vidéo à la mobilité”. Concrètement, Snatch Studio utilise l’intelligence artificielle et le deep learning pour verticaliser automatiquement les contenus vidéo et les adapter aux usages mobiles, sur tous les supports : la publicité vidéo en ligne, le brand content, l’affichage digital.
D’après son CEO, Vincent Sattler, « Les modes de consommation mobile évoluent et des études démontrent que sur un smartphone, un format vertical suscite 10 fois plus d’engagement qu’un format 16/9 ème« . En 2015 déjà, le responsable des contenus de Snap Inc. (chez Human Ventures aujourd’hui), Nick Bell expliquait que le format vertical générait un taux d’engagement 9 fois plus élevé que l’horizontal. Quatre ans plus tard, il est plébiscité aussi bien par les internautes que les annonceurs, des stories, en passant par IG TV ou Vertical Station (anciennement Minutebuzz, Groupe TF1).
Daily d’initiés : le tableau de bord préféré des chaînes TV
Fondée en 2014, la start-up intégrée elle aussi au programme Media Lab TF1 2018 accompagne les chaînes de télévision pour suivre et analyser leurs audiences sur plusieurs supports. Elle réunit des mesures issues de panels ainsi que des usages réels. À la clé ? Une meilleure compréhension des comportements de leurs téléspectateurs. Éditeurs, producteurs, régies bénéficient ainsi d’une analyse détaillée des performances sur cible grâce à un tableau de bord complet des audiences TV : au quotidien, 100 millions de données transitent à travers le Daily depuis plus de 10 sources : de Médiamétrie pour les audiences, Kantar Media pour le détail des écrans, SeeVibes pour les tweets, etc. En outre, le différé, c’est-à-dire l’audience générée par le replay et les boxes, est également pris en compte.
Aura : la blockchain au service du luxe
Partenariat entre LVMH, Microsoft (pour son cloud Azure) et ConsenSys (un acteur clé de l’écosystème blockchain), Aura compte faire bénéficier l’industrie du luxe d’une plateforme de référence en matière de suivi et de traçabilité de ses produits, des matières premières au point de vente, en passant par le SAV et le marché de l’occasion.
Louis Vuitton, le moteur du groupe LVMH, en sait quelque chose, les contrefaçons mènent la vie dure aux grandes maisons, mais aussi à ceux qui souhaitent et pensent s’offrir une part de luxe. Grâce à Aura, n’importe quel produit de luxe peut être authentifié « de manière non reproductible et sécurisée » grâce à une plateforme de traçabilité (en marque blanche) basée sur la blockchain Ethereum. Le vendeur activera un QR code d’authenticité que l’acheteur pourra scanner depuis une application dédiée. L’identité du client n’est pas inscrite dans la blockchain, mais l’acheteur peut y retrouver toute sorte d’informations : boutique de vente, matériaux, lieu de fabrication, réparations éventuelles, garanties, etc.
Si d’aventure il souhaite vendre son bien, il pourra transférer son titre de propriété de manière transparente et sécurisée et l’acheteur retrouver tout l’historique du produit en question, ainsi que sa preuve d’authenticité.
Dans un premier temps, les marques du groupe LVMH comme Louis Vuitton et les parfums Christian Dior sont les premières concernées, mais d’autres marques de luxe ont vocation à intégrer ce consortium.
Cette technologie blockchain dédiée au luxe vous rappellera peut-être Arianee, la jeune pousse créée par des co-fondateurs de Vestiaire Collective, Overblog et Teads, que nous évoquions dans notre dossier consacré à… VivaTech 2018. L’offre proposée à l’époque par Arianee semble très proche de celle proposée aujourd’hui par cette alliance.
Artefact : de l’agence aux produits IA
Fondée en 2015 à Paris, Artefact se présente comme une société de services digitaux et de données, et non plus seulement comme une agence de data marketing. L’éventail des produits présentés lors de ce salon semble le confirmer.
– Augmented agent
Une intelligence artificielle destinée à optimiser les centres d’appel. Mais encore ? L’IA assiste les conseillers lors de leur conversation téléphonique avec un client. Elle analyse les échanges vocaux entre les agents et les clients, contextualise les propos au sein de l’interface de l’agent pour l’aider à formuler la meilleure réponse possible. L’agent augmenté “détecte les mots-clés et les arguments de la conversation à l’aide d’une technologie de speech-to-text, et fournit les conseils les plus adaptés pour orienter au mieux le client”. L’objectif est de réduire la durée d’appel et les taux de rappel tout en gagnant en efficacité et qualité de service.
– Scanobar
Heineken récompense la fidélité de ses clients avec un “programme relationnel dopé à l’intelligence artificielle”, en l’occurrence un chatbot Messenger. Scanobar est une IA basée sur la reconnaissance optique de caractères (OCR) : le client photographie son verre Heineken consommé dans un bar ou son ticket de caisse, télécharge la photo sur Messenger et se voit décerner des points de fidélité. Au bout de 30 Fiz (les points de fidélité), le client peut demander à les convertir en cash sur Lydia ou PayPal. Les datas collectées à travers le programme permettent à Heineken d’étudier le comportement des consommateurs et d’adapter son offre.
– Facepass
“Utiliser l’intelligence artificielle pour créer une expérience événementielle sans ticket”, telle est l’ambition de Face Pass d’Artefact. Une solution basée sur la reconnaissance faciale pour automatiser et fluidifier l’entrée des grands événements, souvent sujet à friction. Que ce soit à l’entrée ou au vestiaire, vous n’aurez plus peur d’oublier ou de perdre votre ticket. Face Pass a été inauguré lors de la Nuit européenne de l’IA le 18 avril dernier.
– Octopus
Intelligence artificielle toujours avec Octopus, une solution destinée à booster la stratégie marketing des marques. “Octopus est un centre de commande marketing qui grâce à l’Octo Brain relie tous vos canaux digitaux via ses nombreuses features”, explique Artefact. Parmi ces fonctionnalités, Prediction (machine learning), Intelligence (analyse causale et recommandations) ou encore Insights et Trafficking 2.0 (media).
Askr.AI : “le Siri de la data”
Encore une startup issue du Media Lab TF1 ! Askr.AI a développé le premier data assistant doté d’une intelligence artificielle, autrement dit, un agent conversationnel. Un “Siri de la data”, qui permet de dialoguer avec ses données en langage naturel.
Concrètement, grâce à son interface conversationnelle, elle permet à tout utilisateur de formuler une requête, à l’oral ou à l’écrit, via un chatbot, et de recevoir une réponse en quelques secondes sous forme de graphique, de tableau ou de chiffres. Plus intuitif qu’une requête dans une base de données, le chatbot va lui même extraire les informations demandées d’un pool de données préalablement défini… Eh oui, il faudra tout de même faire le tri et la qualification vous-mêmes, l’IA ne prenant pas encore en charge ce travail !
Metigate : quand la météo pilote la publicité et les ventes
Créée en 2016 à Saint-Étienne, Metigate a développé un logiciel fondé sur des algorithmes d’intelligence artificielle capable de déterminer les tendances de ventes d’un produit d’après la météo. Cette solution génère ensuite automatiquement des actions de communication ou de gestion des stocks à partir de prévisions météorologiques établies d’après une compilation de relevés : changement des têtes de gondoles, offres spéciales, communication sur les réseaux sociaux, etc. L’entreprise cible une clientèle e-commerce, tourisme, transport, médias, en considérant que « 80 % des entreprises sont météo sensibles ».
Orion Semantics : à chaque produit sa campagne
Orion Semantics est une solution d’acquisition de trafic pour les e-commerçants qui pourrait se traduire par “Chaque produit mérite sa propre campagne”. Orion Semantics propose une solution d’acquisition basée sur la technologie d’intelligence artificielle dite de Pretargeting Sémantique. En clair, elle analyse le contenu des pages visitées par les internautes (analyse sémantique du réseau d’éditeurs) pour détecter des intentions d’achats sur une catégorie de produits (panel de 23 millions d’utilisateurs). Les catalogues de e-commerçants (analysés sémantiquement) sont intégrés pour pouvoir en extraire le bon produit, au bon moment, et le présenter à l’internaute. Orion analyse l’historique de navigation de son panel de 10 millions d’utilisateurs et construit un graphique sémantique pour apprendre quels contextes sémantiques prédisent le mieux une intention d’achat.
Nomalab : la logistique de l’audiovisuel
La start-up créée en 2016 propose une plateforme dédiée à la logistique et la gestion des contenus audiovisuels dans le cloud et à la demande (SaaS) pour les producteurs, ayants droit, distributeurs, diffuseurs et éditeurs audiovisuels : stockage sécurisé et piloté en ligne (toutes les versions et qualités) transcodage et vérification technique, livraison (TV ou VOD) et approvisionnement automatisés dans le monde entier, etc. “Tous les traitements de fichiers sont réalisés avec une infrastructure distribuée, sécurisée, extensible, sans limites de puissance, sans les contraintes liées aux outils dédiés historiques, sans déplacements inutiles de fichiers lourds et précieux, sans queues, sans délai, sans retard”, précise Nomalab qui était l’invitée cette année d’AWS, la solution cloud d’Amazon.