Alors que l’Europe a connu une nouvelle vague de chaleur, les médias bouclent sur l’urgence climatique. Le sujet mobilise et fait descendre dans la rue des générations entières. Or, pour relever ce défi planétaire, nous devons remplir des objectifs corrélés : réduire la pauvreté, éradiquer la faim, développer l’éducation, consommer responsable, produire durable, préserver la bio-diversité, etc. Tout est lié. L’impact de l’un rejaillit sur l’autre. Ce constat, l’ONU1 le partage avec les entreprises, les territoires et les ONG2, dans une communauté qui s’engage à changer le monde : le Global Compact.
Pour réussir, il faut agir sur tous les fronts et tous ensemble. Dans cette prise de conscience générale, les entreprises ont un rôle majeur à tenir. À travers des thématiques fédératrices, tous les hommes et toutes les femmes qui constituent la chaîne de valeur de l’entreprise peuvent trouver leur combat, s’engager et faire leur part. C’est ce qu’encouragent déjà certaines organisations.
Les jeunes générations, symboles de l’engagement mais pas que…
Se défaire du cliché « engagement = jeunes générations » est un prérequis pour analyser le sujet. En effet, depuis quelques temps, il est possible d’observer un mouvement transversal, de tous âges et qui prend de l’ampleur sur notre territoire. Si chacun se sent concerné, c’est la réponse apportée qui diffère en fonction de son âge, son milieu ou sa CSP3.
Pour l’entreprise, ce sont les modes de recrutement et le contrat passé avec les nouvelles générations qui se transforment.
La grande question pour les jeunes qui vont intégrer le marché du travail est : « que vais-je faire de ma vie ? Comment rendre le monde meilleur ? Quel sens donner à mon job ? ». Les attentes VS. l’entreprise sont sans compromissions. L’environnement change, les conditions d’apprentissage évoluent et l’entreprise doit s’adapter. Ce qui ne change pas, c’est l’humanité, et l’individu qui doit tout transcender.
S’engager sur un nouveau pacte et inventer un business-model durable
Reverser 50 % de son chiffre d’affaire à des ONG ou des acteurs de l’ESS4, se positionner en concurrent de Google et remplir ses objectifs business sans utiliser de données personnelles utilisateur… c’est possible ! Lilo, c’est la start-up qui fait rêver, qui inspire et qui invite à rejoindre sa communauté. La promesse est toute simple : à chaque fois que l’un des 16 millions de visiteurs fait une recherche, il finance les projets sociaux et environnementaux qu’il choisit. Créer une entreprise sur un pacte de confiance avec sa communauté, ça fonctionne ! Résultat : près de 2 millions d’euros collectés et reversés pour défendre la planète, 10 salariés et un compte d’exploitation bénéficiaire. Bravo Clément Le Bras pour cette initiative entrepreneuriale et solidaire #positiveimpact.
Quand l’engagement d’une multinationale révèle sa puissance
Engagement supranational, moyens financiers, ressources humaines, étape par étape, les entreprises doivent agir pour améliorer leur impact sur leur écosystème. Ce choix de l’action et des résultats, c’est celui que Pierre-Alexandre, Directeur général chez Nestlé, a fait il y a quelques années en rejoignant le groupe et ses puissants leviers. Des producteurs aux consommateurs, la multinationale a souvent plus de latitude pour faire changer les choses que certaines politiques publiques. Pour exemple, l’engagement de Nestlé pour endiguer la déforestation. Des actions concrètes qui servent de modèle et inspirent d’autres acteurs. Nestlé adhère par ailleurs au Global Compact et s’engage auprès de l’ONU pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
S’engager à se réinventer, une vision d’entreprise pour les générations futures
Chaque entreprise peut faire sa part. Par exemple, le Groupe Condat, industriel dans les lubrifiants et les cosmétiques, a pris le parti de s’engager dans une démarche responsable et durable avec l’ensemble de ses parties-prenantes. La clé de la réussite est l’identification et le partage d’enjeux clés : innovation « verte », éco-conception, achats responsables, qualité de vie au travail, qualité managériale, etc.
Dans un marché mondial, face à des concurrents hétérogènes et des clients plus ou moins sensibles aux enjeux de notre société, la direction du groupe participe à relever les défis d’aujourd’hui et de demain. C’est un choix, ce sont des convictions et ce sont des actions qui guident la stratégie d’entreprise et diffusent à l’ensemble des collaborateurs. C’est aussi une vision qui se donne le temps, dans le respect des générations futures, selon Jean-Luc Haboury, le DRH du groupe.
L’engagement interne, premier moteur de l’entreprise
Cercle vertueux, c’est l’adhésion massive des collaborateurs qui donne toute la force et la puissance à la démarche RSE d’une entreprise. Toute notre économie subit de nombreuses mutations sectorielles qui impactent les collaborateurs dans l’exercice de leur métier. Chez APICIL, le Directeur des Ressources Humaines, Frédéric Haye, a pour objectif que les collaborateurs soient les premiers bénéficiaires des engagements RSE du groupe. Mécénat, actions sociales, égalité femme-homme, handicap, etc. expriment concrètement les valeurs du groupe et embarquent au quotidien les 2 144 collaborateurs. Cette approche concrète, pragmatique bénéficie à la marque employeur et a un impact positif sur tout l’écosystème de l’entreprise.
Quand entreprises et territoires s’engagent dans le même combat
Quel rapport entre la gestion des aéroports et l’éducation ? Réponse : les populations du territoire de l’aéroport. Alors quand Aéroport de Paris, qui compte 6 000 collaborateurs, s’implante sur un site, c’est tout un écosystème qui se crée. Employés, prestataires, prestataires de prestataires, les ressources sont avant tout locales et multiples. S’engager en partenariat avec son territoire contre l’illettrisme, le décrochage scolaire, c’est une façon d’anticiper les recrutements de demain et rester performant. Pour mettre au cœur de sa stratégie sa raison d’être et son rôle, le Groupe a créé la direction de l’Engagement citoyen avec, à sa tête, Laure Kermen Lecuir, forte de ses expériences politiques et terrain.
On retrouve cet objectif d’inclusion avec les engagements qu’affiche EDF.
En symbiose avec leurs territoires, ces grandes entreprises confirment l’adage : « il n’y a pas d’entreprises qui prospèrent dans une société qui dépérit ».
En conclusion et à l’instar des 17 Objectifs de développement durable (ODD), l’entreprise a de nombreux leviers à actionner pour devenir contributrice d’un monde meilleur : vision stratégique, business-model, parties prenantes, territoires. Cette prise de conscience doit très vite se transformer en plan d’actions avec des résultats mesurés et partagés en toute transparence. L’engagement est une démarche d’amélioration continue qui ouvre de nouvelles perspectives et invente un nouveau contrat pour toutes les générations.
CLAUDINE PAGON, DIRECTRICE GÉNÉRALE POSITIVE IMPACT
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NATHALIE ROBIN ET CLOTHILDE MICHARD-FALCHERO, MEMBRES DE L’ÉQUIPE RSE
1Organisation des Nations unies
2Organisations non gouvernementales
3Catégorie socioprofessionnelle
4Économie sociale et solidaire
