Prada, Fendi et Hermès enfin accessibles.
Après s’être fait remarquer avec les Satan Shoes de Lil Nas X (des Air Max 97) ou la vente de 1 000 dessins d’Andy Warhol dont un seul était authentique, le collectif MSCHF s’attaque une nouvelle fois à la société de consommation pour mieux en dénoncer les travers.
Pour sa 66e collection, le collectif new-yorkais étrille le monde du luxe et de la mode, ou plutôt ses aspirants influenceurs. Ceux qui veulent à tout prix en être au point de faire croire qu’ils font partie de ce cercle de happy fews.
Il n’est pas rare de voir des publications Instagram d’influenceurs au milieu de sacs de luxe, soit parce qu’ils affichent le résultat de leur journée shopping (réelle ou fantasmée), soit parce qu’ils font gagner tout ou partie de ce qui est visible à l’écran. Pour 40 dollars, le rêve est à portée de clics.
Le site Onlybags propose des sacs d’achats sortis tout droit d’un magasin Fendi, Prada, Burberry, Rolex, Hermès ou Supreme pour la somme unique de 40 dollars. Le sac est vide, il est au mieux en carton au pire en plastique, mais l’illusion sera parfaite pour venir alimenter vos publications sur les réseaux sociaux : « Si vous ne pouvez pas consommer — et vous savez que vous ne pouvez pas, pas au niveau souhaité, pas au niveau de celui présenté par les réseaux sociaux et la fiction médiatisée de la vie des célébrités — vous pouvez au moins atteindre l’esthétique de cette consommation. Et ce n’est pas rien ! », explique le manifeste du site.
Onlybags propose ainsi de s’octroyer un de ces signes extérieurs de richesse pour parader en ville. Pour pousser le vice un peu plus loin, ces sacs de luxe côtoient de « simples » sacs d’achats Sephora, le célèbre sac bleu IKEA ou un sac de supermarchés classique au même prix que leur version luxe.
L’idée n’est pas totalement saugrenue puisqu’il n’est pas rare de voir certaines personnes réutiliser ces fameux sacs ou les vendre en ligne sur eBay ou Vinted.
Avec Onlybags vous avez maintenant un « élément visuel en commun avec les célébrités ». Vous n’êtes ni célèbre ni riche, mais « au moins, vous avez l’air riche ». Et aujourd’hui, qu’on s’en désole ou non, ça veut dire beaucoup.