Les brevets ont parlé.
[Mise à jour du 13 avril 2022] Aujourd’hui, Meta a franchi une nouvelle étape. Afin de soutenir les créateurs et les entrepreneurs, le groupe a annoncé dans un communiqué que sa plateforme leur permettra désormais de gagner de l’argent dans le métavers via le jeu vidéo Horizon Worlds. Jeu développé par Meta lui-même (évidemment), réunissant plusieurs univers dans le casque Oculus Quest 2.
Les créateurs vont pouvoir produire eux-mêmes les biens qu’ils souhaitent vendre. Allant du simple accessoire à un univers personnalisé dans un monde virtuel du jeu. L’achat d’articles est disponible aux États-Unis et au Canada (seuls pays où le jeu est utilisable) pour les personnes âgées de +18 ans.
Mais tout cela a un coût : une commission de 30% pour le Meta Store ainsi que 25% au sein de Horizon Worlds, selon The Verge. Ce qui fait de cette opportunité pour les créateurs un véritable business pour la plateforme. Pour rappel, Apple ponctionne jusqu’à 30% de commission sur l’App Store, mais commence à mettre de l’eau dans son vin face aux multiples critiques des éditeurs et développeurs (récemment Epic Games et Spotify). Quelle va être la réaction des créateurs face au montant prélevé par Meta ?
En plus de permettre aux créateurs de vendre leurs créations, la société américaine est en train de tester un programme bonus – Horizon Worlds Creator Bonus – destiné aux Américains, afin de les encourager à adopter les nouveaux outils déployés par Meta.
« Ces bonus se présentent sous la forme de programmes mensuels axés sur les objectifs où les créateurs sont payés à la fin du mois pour leur progression vers l’objectif. Les bonus de créateur ne sont pas soumis à des frais et seront intégralement versés aux créateurs », explique le groupe.
En octobre dernier, le groupe Facebook se renommait Meta. Le phénomène de ce nouveau monde virtuel a suscité les convoitises et interrogations de la part des marques et des agences.
Il y a trois mois déjà, Mark Zukerberg dévoilait un aperçu de ses ambitions pour la création de son metaverse, comprenant entre autres le développement des réalités augmentée et virtuelle. Depuis, le Financial Times a scruté tous les brevets déposés par la société américaine, et révèle comment Facebook compte tirer profit du metavers.
Dans un premier temps, et pour s’assurer que les avatars numériques soient animés de manière réaliste, Meta a breveté plusieurs technologies qui utilisent les données biométriques, c’est-à-dire des données basées sur des caractéristiques physiques propres à chaque individu mais qui comportent, on s’en doute bien, des risques pour notre confidentialité et nos données personnelles.
Dans un second temps, et comme l’a dit Nick Clegg, responsable des affaires mondiales de Meta : «Le modèle commercial dans le métavers est axé sur le commerce». Meta compte donc bien évidemment tirer profit de son monde virtuel immersif rempli d’avatars avec de la publicité ultra-ciblée. Nos expressions faciales seront décortiquées de sorte à pouvoir pointer les moindres émotions et envies des utilisateurs. Des «boutiques virtuelles» verront le jour, dans lesquelles ceux-ci pourront acheter des biens numériques correspondant à des biens du monde réel, mais parrainés par des marques.
Voici un petit résumé des brevets de Meta passés au crible par le Financial Times, et ce qu’ils révèlent sur le futur du métavers.
Une technologie de suivi des yeux
Meta compte exploiter un brevet concernant la technologie de suivi des yeux via un casque contenant de minuscules caméras et des capteurs, améliorant ainsi l’expérience de réalité virtuelle ou augmentée d’un utilisateur. «Par exemple, une personne verra des graphiques plus lumineux là où son regard tombe, ou s’assurera que son avatar reflète ce qu’elle fait dans la vraie vie», complète le Financial Times.
Un suivi des expression faciales des utilisateurs
Un brevet Meta accordé le 4 janvier présente un système de suivi des expressions faciales via un casque qui « adaptera ensuite le contenu multimédia » en fonction de ces réponses. Un système de «capteur magnétique portable» existe, et il suffit de le placer autour de son torse pour qu’il puisse suivre et comprendre les mouvements du corps.
Un moteur de personnalisation d’avatars
Ce brevet est capable de créer des avatars en 3D à partir des photos d’un utilisateur, de sorte à pouvoir reproduire chaque pore de la peau, chaque mèche de cheveux au millimètre près, de sorte à ce que ce soit le plus réaliste possible.
Des publicités personnalisées
En réalité augmentée ! Elles seraient basées sur l’âge, le sexe, les intérêts et la manière dont les utilisateurs interagissent avec une plate-forme de médias sociaux, sans oublier leurs commentaires laissés sur la plateforme qui seront pris en compte.
Parrainer l’apparition d’un objet
Ceci pourrait être possible dans un magasin virtuel qui reflète l’agencement d’un magasin physique, par le biais d’un processus d’appel d’offres similaire au processus d’enchères publicitaires existant de l’entreprise.
Des publicités (encore plus) personnalisées…
Meta se servirait de… notre regard. Plus précisément, si nos yeux s’attardent sur une image (ce qui voudrait potentiellement signifier qu’on l’aime). Vous l’aurez compris, le groupe de la Silicon Valley mise grandement sur la publicité ultra-ciblée pour tirer profit de sa société immersive toujours plus en proie aux technologies avancées. Vous pensiez que la publicité ciblée était à son apogée ? Mark va vous prouver qu’on peut aller encore plus loin.