Je m'appelle Score. Franco Score.
Alors que la tendance “scan food”, initiée par Yuka, se voit de plus en plus plébiscitée par des consommateurs avides de transparence et de bien manger, Intermarché lance son Franco-Score. Un nouvel étiquetage permettant au public d’être informé de l’origine géographique des produits alimentaires bruts ou transformés. Pour Intermarché, il s’agit tout autant de poursuivre ses engagements que de promouvoir l’agriculture française.
Le Franco-Score sera déployé d’ici le premier semestre 2020 en priorité sur les produits en marque propre d’Intermarché, « Monique Ranou » (charcuteries) et « Pâturages » (produits laitiers). Une jauge graduée indiquera, en pourcentage, la teneur en matière première d’origine française des produits ainsi étiquetés, ainsi que leur lieu de fabrication exact (ville et département) sur une carte de France. L’enseigne répond ainsi à une demande des consommateurs pour plus de lisibilité sur les filières lait et charcuterie. Ainsi, interrogé par Business Insider France, Intermarché précise que “si un logo ‘origine France’ officiel existe, par exemple ‘Le porc français’, il sera également apposé sur l’emballage.”
« La transparence et le soutien au monde agricole français sont deux engagements qui sont intrinsèquement liés à notre statut de « Producteurs & Commerçants. Ces deux combats, nous les menons de front depuis des années, rappelle Thierry Cotillard, président d’Intermarché dans un communiqué. Les initiatives les plus récentes sont, notamment, la reformulation de 900 recettes pour en retirer les additifs contestés (et rehausser ses notes sur Yuka, NDLR), notre marque ‘Les Éleveurs Vous Disent Merci !‘, et maintenant le Franco-Score ».
Intermarché mise donc sur le made in France jusque dans l’assiette : « La France, puissance agroalimentaire de premier rang, doit à nouveau vendre plus qu’elle n’achète » et « cela passe aussi par la reconquête du marché intérieur. » Thierry Cotillard espère ainsi lancer un mouvement « dont nous souhaitons qu’il devienne collégial et collectif, pour généraliser ce référentiel proposé comme en ‘open source' ». Reste à savoir si les industriels suivront quand le Nutri-Score est toujours boudé par certains d’entre eux (sur 180 déjà engagés) : “Ne répétons pas les difficultés rencontrées à la naissance du Nutri-Score, toujours refusé par certains : multiplier les dispositifs d’information nutritionnelle n’apporte que de la confusion pour les consommateurs. L’urgence pour le monde agricole est telle qu’il est nécessaire de s’asseoir, tous, autour de la table pour décider ensemble et accélérer dans l’action. »
Comme le relève justement Business Insider, cette démarche semble s’inspirer d’un logo similaire, « Made in Australia », mis en place entre 2016 et 2018 par le gouvernement lui-même.
Avec cette initiative, Intermarché s’inscrit ainsi dans une démarche vertueuse que les consommateurs ne manqueront pas de relever. Et qui incitera peut-être les industriels à intégrer ses nouveaux indicateurs. De Fleury Michon hier, à McDonald’s aujourd’hui, qui invite les consommateurs à venir vérifier que leurs ingrédients proviennent bien de nos régions, l’heure est à la transparence et la traçabilité. Coûte, que coûte.