Imaginez des Google Glass avec du style.
Sept ans après le fiasco des premières Google Glass, les acteurs de la tech semblent toujours croire au potentiel des lunettes connectées, de Microsoft, Amazon, Apple, à Snapchat avec Spectacles en passant par Samsung.
Toutefois, si les offres et les prototypes affluent, leur prix, leur manque d’application et leur design encore imposant n’ont pas permis d’entériner leur succès. Celles présentées par Mark Zuckerberg mercredi dernier emporteront-elles les suffrages, signant ainsi le premier cas d’usage réussi dans la catégorie ? Les promesses sont grandes, tout comme les attentes.
Pour s’assurer de son succès, du moins esthétique, Facebook a noué un partenariat avec le groupe EssilorLuxottica, et sa marque Ray-Ban, dont les modèles – Aviator, Clubmaster, Wayfarer – sont des classiques qui traversent les âges et les époques. Comme on peut le voir dans le film teasant la commercialisation de ces futures lunettes connectés prévues pour 2021, première étape vers la création de véritable lunettes RA (nom de code Projet Aria auquel participe une centaine d’employés de Facebook pour les tester*). En effet, si la première version embarquera différents capteurs, il n’y aura pas d’écran intégré, les rendant plus proches des Snap Spectacles ou des Echo Frames d’Amazon, précise The Verge. Grâce à Snapchat, la réalité augmentée s’invite d’ailleurs désormais dans vos visios…
Quoi qu’il en soit, Facebook et Ray-Ban ambitionnent de les rendre aussi « classiques » que les modèles portés par d’illustres célébrités : James Dean, Marylin Monroe ou Mohamed Ali.
Le fruit de cette collaboration « combinera le meilleur des deux mondes – la technologie innovante et le style avant-gardiste – pour créer des lunettes intelligentes que les consommateurs aimeront vraiment porter », assure de son côté un communiqué. Mark Zuckerberg les trouve d’ailleurs « plutôt jolies ». Le nom, les caractéristiques, les fonctionnalités et le prix des lunettes seront communiqués en amont du lancement.
Le Reality Labs de Facebook travaille depuis 2018 a développer des projets expérimentaux autour de la RA et la RV afin de développer des produits comme Oculus, dont le casque Quest 2 a également été présenté mercredi 16 septembre à la Facebook Connect. Mais aussi des projets plus éditoriaux avec des médias comme le New York Times.
Beyond thrilled to finally share a sneak peek of our Facebook partnership with Ray-Ban! Our first smart glasses will launch next year, and that’s just the beginning… The future will be a classic and it's coming in 2021 ? pic.twitter.com/l9992ZQGoy
— Hugo Barra (@hbarra) September 16, 2020
Pour le PDG de Facebook, les lunettes connectées pourraient bien être la prochaine révolution technologique. C’est du moins ce qu’il confiait dans ses célèbres voeux en début d’année : “La plateforme technologique des années 2010 était le téléphone mobile. La plateforme des années 2000 était le web, et celle des années 1990 l’ordinateur de bureau. Chaque plateforme informatique devient plus accessible et plus naturelle pour nous. Bien que je m’attende à ce que les téléphones restent nos principaux appareils pendant la majeure partie de cette décennie, mais à un moment donné dans les années 2020, nous aurons des lunettes de réalité augmentée révolutionnaires qui redéfiniront notre relation avec la technologie”, estimait-il. Poursuivant : « Même si certains des premiers appareils semblent encombrants, je pense que ce seront les platesformes technologiques les plus humaines et les plus sociales que l’on ait jamais construites. »
Vous êtes prévenus.
Prototype Projet Aria
*La phase de test aura lieu uniquement sur les campus de Facebook et au domicile des employés. Ils devront par ailleurs porter des vêtements les identifiant comme participant au projet et recevront une formation dédiée. Désormais très prudent et pour prévenir d’emblée d’éventuelles polémiques, l’entreprise s’est engagée à construire cette technologie de façon éthique en matière de protection des données personnelles : les données récupérées seront sécurisées sur les serveurs de la société, les visages automatiquement floutés et l’appareil n’embarquera pas de dispositif de reconnaissance faciale. La commercialisation de telles lunettes n’interviendra pas avant au moins 2024.