F*ck ! La nudité féminine bientôt bannie des publicités britanniques ?

Par Iris M. le 12/01/2024

Temps de lecture : 3 min

Une décision qui soulève bien des questions.

Dans le monde, en 2018, on considérait qu’un homme sur 5 et une femme sur 6 développerait un cancer au cours de sa vie. C’est donc une maladie qui touchera environ 2,88 des 8 milliards de personnes vivant sur terre aujourd’hui, et qui frappe sans discriminer. Femmes, hommes, jeunes ou vieux, en bonne ou mauvaise santé. Il y a, certes, des facteurs aggravants, toutefois le « crabe » peut emporter n’importe qui s’il n’est pas diagnostiqué à tant. 

Pourtant, les stigmates pesant sur les survivant(e)s du cancer restent forts et leur accompagnement souvent insuffisant. Au Royaume-Uni, moins d’un tiers des femmes est bien informée concernant les effets secondaires d’un traitement contre le cancer sur sa vie sexuelle, tant physiques que mentaux. Pourtant, une sexualité accomplie est un droit pour tous, que nous choisissions d’en profiter ou non ; et être en contrôle de son corps et de ses désirs est un facteur important pour son bien-être. 

Cette campagne de BBH pour GIRLvsCANCER vise ainsi à donner une image différente des survivantes du cancer et surtout, à leur rendre leur pouvoir sur leur propre corps. Ces femmes ne sont pas seulement des survivantes ; ce sont aussi des femmes avec leurs désirs et leur sensualité. Et, avant toute chose, ce sont tout simplement des femmes. Ni des héroïnes ni des super-humaines. 

Inutile de le nier, la campagne est osée et peut choquer les âmes les plus sensibles. Néanmoins, elle porte également un message de liberté et d’acceptation qu’il est difficile de ne pas encourager. Cela semble pourtant avoir été un problème pour l’ASA, l’autorité de régulation de la publicité au Royaume-uni (un équivalent de l’ARPP en France). 

Le mot “fuck” serait à bannir totalement du langage publicitaire. Même une allusion à celui-ci, comprenant un astérisque, serait suffisant pour choquer “sérieusement et largement”. D’autre part, les affiches seraient inappropriées pour un affichage OOH, car des enfants pourraient en être témoins. Entre vous et nous, nous ne sommes pas sûrs que des enfants puissent réellement comprendre ce que ces images représentent ; mais passons, les générations d’aujourd’hui sont, de fait, différentes des nôtres. 

Dans la même foulée, l’ASA en a profité pour bannir la campagne de Calvin Klein avec FKA Twigs. Il semblerait que les femmes qui n’ont pas honte de montrer leurs corps ne soient pas très tendances auprès de cette autorité de régulation. Le fait que des campagnes similaires soient diffusées depuis des années sans la moindre critique ne semble d’ailleurs leur faire ni chaud ni froid. 

Spot the difference 

La campagne figurant FKA Twigs est bannie, celle avec Kendall Jenner est remise en question et la dernière, avec Amandla Stenberg… n’a rien du tout. 

Puisque la campagne de Calvin Klein avec Jeremy Allen White, l’acteur à succès de la série The Bear, est actuellement diffusée, et que le jeune homme n’y est pas non plus très habillé, il ne reste qu’à attendre la décision de l’ASA à son sujet, si la campagne est diffusée au UK.

Jeremy Allen White pour Calvin Klein 

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