Cassage d’ambiance en soirée.
Les campagnes pour des entreprises pétrolières, gazières, les compagnies aériennes, ou encore les SUV ne prônent pas forcément des valeurs écologiques pour faire face aux enjeux climatiques. Pourtant, certaines d’entre elles peuvent se retrouver primées aux Cannes Lions. À noter que – selon le GIEC – les entreprises des biens et services fossiles sont responsables de 86 % des émissions mondiales de CO2.
Pour ces raisons – et parce qu’il culpabilise d’avoir été primé pour une publicité en faveur d’une compagnie aérienne – un militant de Greenpeace a décidé de s’incruster à la cérémonie d’ouverture des Cannes Lions 2022. Une nouvelle pour le moins insolite, puisque l’activiste en question n’est autre qu’un… ancien publicitaire. Également ancien membre du jury des Cannes Lions, Gustav Martner avait obtenu en 2007 un Lion pour une campagne SAS (Scandinavian Airlines System). Une action symbolique, qui dénonce la « complicité des agences de publicité » qui « participent à retarder l’action climatique ». Pour interpeller la croisette, le publicitaire reconverti a ensuite brandi une banderole « No awards on a dead planet » (pas de prix sur une planète morte, en Français).
Voici l’explication de Gustav Martner, militant de Greenpeace France : « J’ai obtenu ce prix en 2007 pour mon travail avec une compagnie aérienne. J’étais si fier à l’époque. Aujourd’hui, ce prix est le symbole de la complicité du secteur fossile avec les criminels climatiques. Il me fait honte. Ce soir, je m’adresse à toutes celles et ceux qui sont tiraillés, qui ont du mal à dormir la nuit, pour leur dire que ce n’est pas une fatalité : vous pouvez choisir de ne plus être complices de l’industrie fossile. Écoutez les scientifiques qui vous supplient d’arrêter de bloquer leur travail sur le climat, arrêtez de mettre votre créativité au service d’industries qui détruisent notre planète et notre avenir ».
Pour la première fois cette année, le rapport du GIEC a signalé que les relations publiques et la publicité participaient au changement climatique. Leurs actes et non-actions seraient d’ailleurs considérés comme de potentiels obstacles aux actions pour le climat.