Le meilleur (mais pas le pire !) du Super Bowl LIII.
Cette 53e édition du Super Bowl qui a vu le sacre des Patriots est d’ores et déjà baptisé “Super Bore” tant il fut sportivement un voyage au bout de l’ennui. Même le leader du groupe Maroon Five et son torse nu n’ont pas véritablement soulevé la polémique. Si ce n’est rappeler la différence de traitement entre les hommes et les femmes et plus spécifiquement entre un homme blanc et une femme noire. Rappelons-nous le Nipplegate de 2004 lorsque Janet Jackson avait accidentellement dévoilé un sein à la fin de son show. Un téton qui avait traumatisé l’Amérique, valut 550 000 dollars d’amende à la chaîne CBS et une nuée de critiques à la chanteuse dont la carrière en avait lourdement pâtit. Adam Levine, lui, peut parader tranquille, ni la NFL, ni CBS n’ont retiré la vidéo de sa fin de prestation dénudée.
Poor Adam he showed his nips at the Super Bowl so now his career will be ruined like Janet’s. OH WAIT Never mind!!!!
— Glennon Doyle (@GlennonDoyle) February 4, 2019
Cette finale qui a vu s’affronter les New England Patriots et les Los Angeles Rams à Atlanta a réuni 98,2 millions de téléspectateurs en moyenne rapporte CBS, soit 5% de moins que l’an passé, et n’a pas réussi a soulevé les foules en France. Un désintérêt qui se ressent jusque dans les prix des 30 secondes de publicité fixées à 15 000 euros en début de retransmission pour s’écrouler à 5000 euros en fin de match. Pourtant, le Super Bowl a été suivi par 513 000 téléspectateurs en moyenne, soit 15,4% du public selon Médiamétrie (contre 347 000 personnes et 10,0% de PDA l’an passé sur W9). Outre-Atlantique le record est de 5,1 millions de dollars pour 30 secondes de publicité et des recettes publicitaires de 350 millions de dollars pour 4 heures d’antenne.
Parmi les dizaines de spots TV diffusés hier soir, voici la sélection de la Réclame.
Burger King – Prix de la pop culture
Burger King surprend avec des images d’archives d’Andy Warhol mangeant un Whopper, en toute simplicité. Probablement le spot qui dénote le plus dans ce Super Bowl 2019. Mais au fond, il est plutôt logique pour l’une des marques les plus “pop culture” du moment de faire appel au pape du pop art.
La marque a également diffusé en ligne la version longue de ce spot :
Amazon – Prix de la désillusion technologique
Amazon profite de l’occasion du Super Bowl avec un spot consacré à son IA, “Alexa”. Qui de mieux que des célébrités telles que Harrison Ford pour montrer avec ironie quand la technologie va trop loin.
Doritos – Prix du WTF
Doritos s’est offert cette année Chance the Rapper et les Backstreet Boys. Soit un mélange aussi improbable que la nouvelle recette Flamin’ Hot Nacho de la marque.
Skittles – Prix de la comédie musicale antipub
Le Super Bowl marque l’année pour tout publicitaire. Skittles en profite alors, non pas pour faire une ode à la publicité, mais pour faire une chanson dénonçant les vices de celle-ci. La marque risque donc de ne pas passer inaperçu pendant l’évènement.
Washington Post – Prix de l’engagement
Un spot fort du Washington Post rappelant l’importance de la presse pour la démocratie. Il est rare que le Super Bowl accueille des messages aussi sérieux. Le film se conclut par un hommage à Jamal Khashoggi qui signait des chroniques dans le Washington Post avant d’être assassiné.
Audi – Prix du turfu
Audi fait le pont entre un quotidien morne et le futur que représente les prochains modèles électriques de la marque. Le constructeur allemand promet de sacrées sensations à bord de son « e-tron GT », une automobile électrique très sportive prévue pour 2021. En attendant, il va falloir faire attention aux noix de cajou !
Colgate – Prix du collègue gênant
Ah ces collègues qui aiment vous parler à 2 cm du visage. Comment s’en éloigner avec diplomatie ? Nul ne le sait. Colgate propose cependant une solution avec son nouveau dentifrice Colgate Total qui promet une haleine fraiche en toutes circonstances. Même après 4 heures de réunion.
Microsoft – Prix inclusif
Jouer aux jeux vidéos avec une main en moins relève presque de l’impossible. Microsoft l’a bien compris et frappe un grand coup avec ce spot publicitaire pour sa manette “XBox Adaptive”. Tout le monde s’affronte désormais à égalité. Une communication touchante en plein Super Bowl, d’habitude plus propice à l’humour gras.
Hyundai – Prix de l’ascenseur émotionnel
La vie est pleine de galères. Comment les éviter ? En souscrivant à l’offre « Shopper Assurance » du constructeur Hyundai. Tout simplement.
M&M’s – Prix du crunch
Les M&M’s ont affaire cette année à Christina Applegate. Vont-ils en sortir dévoré ou juste éclatés ? Réponse à la fin de ce spot qui parlera aux parents d’enfants turbulants.
Coca-Cola – Prix du branding
Annonceur attendu lors de la coupure publicitaire pendant les Super Bowl, Coca-Cola répond au rendez-vous avec un nouveau format animé. La marque de soda proclame alors l’optimisme et célèbre les différences de chacun. Hilltop n’est pas loin.
Devour – Prix du food porn
La marque de mets préparés n’a pas hésité à mettre les petits plats dans les grands. Devour montre un homme qui ne vit que pour sa marque, n’arrivant pas à dépasser le stade de l’addiction. Une addiction qui a tous les traits de celle du porno. Sauf qu’il s’agit de “food porn”. Une publicité maligne et comique, qui devrait faire comprendre aux spectateurs de l’évènement le délice que représentent les plats Devour.
Pepsi – Prix OK
Encore une fois, Pepsi ne manque pas le rendez-vous annuel du Super Bowl. Aidé de Steve Carrell, Cardi B et Lil Jon, la marque joue sur un insight précis : la plupart des consommateurs demandent un “Coca”, mais le serveur se sent gêné lorsqu’il a uniquement du Pepsi. Le soda suggère alors que n’avoir que du Pepsi n’est pas une honte, mais bien une force. OK ??
Pringles – Prix de l’apéro connecté
Pringles continue à jouer sur le mélange des saveurs pour sa publicité du Super Bowl. Cette fois-ci, elle emploie un assistant vocal quelque peu triste de réaliser qu’elle ne peut goûter les multiples combinaisons possibles de goût. Comme un écho aux spots d’Amazon Alexa, désormais habitués du Super Bowl.
Expensify – Prix de la compta
L’application invente un véritable clip de rap avec l’artiste 2 Chainz. Si le format peut paraître commun, le message réserve une toute autre réalité. Intégrant de véritables notes de frais, Expansify permet aux spectateurs de gagner les sommes indiquées sur ces notes en les scannant via l’application. La startup peut donc s’attendre à une très forte augmentation des téléchargements de son app. Pour en savoir plus, consultez notre article dédié.
Squarespace – Prix Spike Jonze
L’hébergeur / créateur de sites web Squarespace a fait appel à Spike Jonze et Idris Elba pour son spot Super Bowl 2019. À la clé : du petit Spike Jonze, mais du grand Squarespace.
Idris Elba prolonge le plaisir avec un contenu additionnel de 4 minutes, le filmant en train de se faire créer un site web.
Budweiser – Prix RSE
Budweiser donne de l’attention à l’écologie et veut le faire savoir. Pas de star pour la marque de bière, mais juste un toutou qui prend le vent avec un grand plaisir. Le vent, celui-ci même qui permet maintenant de brasser la bière Budweiser, devenue un peu plus responsable en faisant désormais appel uniquement à des énergies renouvelables.
Mercedes-Benz – Prix de la commande vocale
La luxueuse marque d’automobile allemand nous présente son nouvel assistant vocal intégré, “MBUX”. Aux côtés de Ludacris, Bip Bip et Coyote et Sauvez Willy, Mercedes-Benz met l’accent sur sa nouvelle innovation en exagérant, légèrement, son efficacité.
Michelob – Prix de l’orgasme auditif
Véritable tendance de l’année 2018, l’ASMR a pointé le bout de son nez dans le monde de la publicité. Pendant ce Super Bowl, c’est Zoé Kravitz qui adopte le phénomène en transformant le plaisir de la bière en ASMR. De quoi réduire les chants des supporters pendant quelques secondes. Pour en savoir plus, direction notre article.
Le brasseur a également brisé sa tirelire pour un spot mettant en scène des robots ne pouvant connaitre le plaisir d’une bonne bière. Prends ça, l’IA !
Bubly – Prix de l’homonymie
La marque d’eau pétillante Bubly au chanteur Michael Bublé pour son spot du Super Bowl. En jeu : la prononciation de Bubly ou de Bublé ? Qui l’emportera en tant que marque résonnant le plus dans l’esprit du public. Le musicien canadien ou ces petites bouteilles d’eau colorées ? Ce combat est en tout cas un moyen de répéter le plus de fois possible le nom Bubly dans un spot. Malin.
Frank’s Redhot – Prix du mot censuré
La marque Frank’s Redhot place son produit à toutes les sauces. De manière absurde, la marque suggère effectivement que sa sauce peut se combiner à n’importe quel plat, any « sh** » en VO. À tel point que même les aliens se l’arrachent.
Game of Thrones x Bud Light – Prix du co-branding
À force de côtoyer le médiéval fantastique, Bud Light a trouvé Game of Thrones, faisant ici la promotion de sa prochaine saison.
La marque de bière allégée avait jusqu’alors pris la parole dans un ton plus comique.
Google – Prix de la traduction
Le géant de Mountain View met en avant l’impact social de son service Google Translate, permettant chaque jour à des personnes ne parlant pas la même langue de se dire merci ou je t’aime.
Google a également diffusé un spot présentant son service de recherche d’emplois, ici au service des anciens militaires en quête de reconversion.