22 sites censurés retrouvent la liberté grâce à des hackers

Par Élodie C. le 13/03/2019

Temps de lecture : 2 min

La bonne idée de RSF : des sites miroirs pour fêter les 30 ans du web.

Ce 12 mars, le world wide web (www) fêtait ses 30 ans. Tim Berners-Lee invente cet outil en 1989 dans un laboratoire suisse du CERN, il l’imagine déjà libre, ouvert et neutre. Trente ans plus tard, le monstre a échappé à son créateur et le voilà dominé par les deux géants de la publicité en ligne (Facebook et Google pour ne pas les nommer), mais aussi contraint dans certains pays. Ses pages sont bloquées, certains services sont interdits et des sites purement et simplement censurés.

« Quand le web a commencé, c’était techniquement difficile de mettre un grand pare-feu. Plus maintenant. Des pays africains ou du Moyen-Orient ont imité la Chine en matière de censure. Certains pensent que nous allons aboutir à plusieurs webs séparés : un européen, un chinois, un américain. Or, le but du Web, c’est de pouvoir faire des liens n’importe où », confiait récemment l’inventeur du web au Monde.

Avec Collateral Freedom, lancé initialement en 2015 pour célébrer la Journée mondiale contre la cybercensure, Reporters sans frontières (RSF) est revenu à l’esprit originel du web en débloquant 22 sites censurés dans 12 pays, dont l’Arabie Saoudite, le Burundi, la Chine, les Émirats Arabes Unis, l’Iran, le Pakistan ou le Vietnam. Comment ? L’ONG a fait appel à des hackers éthiques (également appelés white hat, chapeau blanc en français) pour « contourner la censure technologique grâce à un dispositif original fondé sur la technique du ‘miroir’, consistant à dupliquer les sites censurés et à en héberger des copies sur des serveurs de ‘géants’ du web » comme Amazon, Google ou Microsoft, explique RSF. Il est ainsi « impossible pour les autorités de censurer ces sites sans couper l’accès aux ‘géants’ et créer un véritable dommage collatéral ». Le coût économique et politique d’une telle censure serait en effet trop élevé pour s’y risquer.

Sur son site, RSF présente les différents pays censeurs, leur place respective au classement mondial de la liberté de la presse ainsi que le(s) site(s) débloqué(s) dans le pays.

En outre, RSF lance un appel aux dons pour financer la bande passante nécessaire pour prolonger l’accès à ces sites miroirs. « Pour maintenir les ‘sites miroirs’ accessibles, RSF utilise une bande passante qui s’épuisera avec la fréquentation des sites », explique l’organisation.

Dans le cadre de la campagne, RSF propose également une extension Chrome « RSF Censorship Detector » (Chrome et Firefox) qui, comme son nom l’indique, détecte les sites censurés et signale à l’aide d’une icône rouge la disponibilité d’un site miroir, si jamais vous vous y connectiez depuis un pays opérant une censure du dit site. « Il ne vous reste alors qu’un clic pour plus de liberté » , précise la fiche de l’extension.

Un beau cadeau d’anniversaire pour ce web, fraîchement trentenaire !

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