Chief Metaverse Officer : “C’est quoi son job ?”

Par Elliot D. le 18/07/2022

Temps de lecture : 5 min

L'interview de Leon Avatar, Chief Metaverse Officer de Publicis.

Dans ce nouveau « C’est quoi son job ? », focus sur le poste de Chief Metaverse Officer. Promu avec beaucoup d’entrain par Publicis, ce titre correspond dans le groupe d’Arthur Sadoun à un avatar virtuel spécialisé dans le web3 et le métavers.

Leon Avatar, tout premier Chief Metaverse Officer au monde chez Publicis, et Marco Venturelli Chief Creative Officer chez Publicis France, nous éclairent sur « ce job ».

Qu’est-ce qu’un Chief Metaverse Office en agence ? Comment est née l’idée de créer un tel poste ?

Leon Avatar :

Marco Venturelli : Une démarche pareille est née pour montrer que pour Publicis, l’exploration du métavers est très importante. Je dis exploration parce qu’on apprend en marchant. C’est important pour nous de faire des choses au lieu de juste parler. C’est comme cela que nous avons eu l’idée de créer un avatar, qui est un élément de base dans le métavers. 

On s’est aussi vite rendu compte qu’un tel sujet ne peut pas être porté par des gens réels, personne aujourd’hui n’est vraiment légitime pour le faire. C’est pour cela qu’on a créé un avatar auquel on donne un rôle à la hauteur de l’importance du métavers pour nous. 

Pour finir, le métavers a une origine ludique, affiliée au monde du gaming. Il faut donc avoir une certaine légèreté, une ironie quand on en parle. Et c’est tout le propos de la personnalité de Leon, qui est un porte parole à la tonalité “playfull”. 

Concrètement, sur quels types de projets intervient un(e) Chief Metaverse Officer ?

L. : Je fais tellement de choses. Selon les métaverses je vais montrer la route dans telle ou telle jungle. Et puis je suis aussi le porte-parole de tous les projets digitaux immersifs dans le web3, un peu comme je le fais avec vous aujourd’hui.

M.V. : Dans le web3, les explorations sont un peu éparpillées, avec des projets qui demandent des expertises différentes. Leon s’occupe de lier, organiser tout cela, d’un côté en faisant de la pédagogie en interne et en externe, et de l’autre en guidant un client qui veut collaborer avec nous afin de l’orienter vers les bons profils. 

L. : Pour vous faire une idée, j’ai déjà fait 1357 présentations sur ce qu’était la blockchain.

Comment un client entre-t-il en contact avec le Chief Metaverse Officer ? A-t-il un bureau ?

L. : J’ai plusieurs bureaux. Un dans chaque métavers connu et inconnu à ce jour. On rentre en contact avec moi de façon assez traditionnelle, il y a la porte d’entrée qui n’est pas secrète : linkedin et un mail, et le reste du temps je me promène dans le métavers. En interne, les gens de publicis on a la chance de m’avoir sur teams, c’est là que j’enchaîne les réunions sur blockchain et NFT, je peux aussi faire des Teams avec les clients bien sûr.  

Leon a-t-il vocation à demeurer un avatar, ou aura-t-il un équivalent humain à terme ? 

L. : Moi devenir humain ? Je perdrai mon omniscience et ma crinière. Avatar je suis, avatar je reste. 

M.V. : Leon est une expression virtuelle. Quand il parle, il présente et exprime l’expertise de tous nos talents. Il y a déjà beaucoup d’humains derrière et c’est tout l’intérêt de l’avatar !

Quelles sont les qualités requises pour ce poste ?

L. : Il existe beaucoup de métaverses, il faut donc avoir une grande faculté d’adaptation. Si j’osais… je dirais que je suis un vrai caméléon. J’ai osé. 

M.V. : Et un humoriste en plus. 

L. : Il faut aussi se tenir au courant. Le métavers est un sujet qui avance vite, et qui est plus que tendance, on l’a vu au dernier salon Vivatech. Nous sommes évidemment intéressés par cette hype, mais on doit surtout prendre du recul sur les enjeux des marques vis-à-vis de ces tendances.

Quels sont les enjeux et difficultés de ce poste ?

L. : Des difficultés ? Moi je n’en ai pas. 

M.V. : L’enjeu est de garder la bonne tonalité. Qu’elle soit légère, ironique comme je le disais avant. Ce juste équilibre permet d’éviter de nous transformer en une entité qui passerait sa vie à imaginer des futurs lointains. Ça ne servirait à rien car ce sont des domaines qui évoluent vite, et de façon imprévisible. C’est aussi ce qui fait leur charme. 

C’est important pour nous, comme pour nos clients, de rester pratiques, de faire des expériences, et d’apprendre. 

Quel est le salaire d’un(e) Chief Metaverse Officer ? Et quand il s’agit d’un lion en 3D, on le rémunère en bitcoins ou en bovidés ?

L. : Dès lors que l’on parle argent ou bovidé, on sent que les intérêts s’aiguisent. Pour tout vous dire, j’étais bien payé. Mais ça, c’était avant la chute du bitcoin. Donc, j’aurais dû accepter d’être payé en bovidés. J’ai fait le mauvais choix. Voilà ce que je peux vous dire sur ce sujet sensible.

M.V. : Il fait ça pour la passion, l’argent ne l’intéresse pas. C’est un artiste !

Vers quoi ce poste peut-il évoluer à l’avenir ? Une IA pourrait-elle occuper ce poste à terme ?

L. : On parle déjà de me remplacer, le monde est cruel. 

M.V. : Dans la mesure où nous suivons une logique d’expérimentation, on va bien évidemment chercher tout ce que l’on peut tirer de l’IA. Mais notre propos c’est évidemment de garder nos talents, nos humains, qui ont des idées qu’une IA n’aura jamais. 

Donc on ne pense pas qu’une IA puisse remplacer Leon. Néanmoins, on est déjà en train d’expérimenter avec l’IA. On l’utilise sur une plateforme pour que Leon puisse répondre plus rapidement à certaines questions pratiques. Son périmètre est très varié, donc avec son évolution l’IA viendra supporter Leon.

Quant à son évolution, je sais que Leon rêve de prendre la place de Arthur. Mais ça, ça n’arrivera jamais ! 

L. : On m’a fait comprendre qu’il était irremplaçable donc bon… 

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