Un petit pas pour Google, un grand pas pour la protection de la vie privée ?
Avec le développement toujours plus important d’Internet et des publicités personnalisées, les internautes sont inquiets pour leurs données personnelles. Ils souhaitent plus de transparence et pouvoir maîtriser leurs données exploitées par les annonceurs et les publicitaires.
C’est pour cette raison qu’en 2017, Apple a lancé “The Intelligent Tracking Prevention” pour son navigateur Safari, notamment utilisé sur les iPhone et les iPad. Cette initiative limitait l’action des cookies tiers à 24 heures, et les supprimait au bout de 30 jours sans nouvelle visite, restreignant ainsi le suivi des utilisateurs et le ciblage publicitaire. Une initiative anti-tracking similaire sur Firefox a également été mise en place, et Microsoft lance ce mois-ci son nouveau navigateur Edge qui comprend une fonction de prévention de suivi, activée par défaut. Ces décisions ont donc engendré de grandes baisses des revenus publicitaires, notamment programmatiques.
Google a également ébranlé le secteur technologique en annonçant en ce début d’année 2020 vouloir supprimer totalement les cookies tiers de Chrome, qui représente 64% du marché des navigateurs web, d’ici deux ans. Ces cookies sont ceux non produits par Google qui servent généralement à étudier les habitudes de navigation des utilisateurs, avec publicités ciblées à la clé. L’objectif est donc de répondre à la demande croissante des internautes de respecter leur vie privée, en mettant en place un web plus privé et plus sécurisé pour ces acteurs. C’est une nouvelle importante et un potentiel cataclysme pour le monde publicitaire qui compte énormément sur les cookies pour pouvoir cibler leurs prospects. Google et Facebook s’accaparent déjà plus de 80% des revenus publicitaires en ligne dans le monde et les ¾ du marché français. Avec cette décision, c’est un nouveau coup de semonce pour les acteurs du marché.
Ainsi d’ici 2022, les cookies tiers seront bannis et remplacés par un équivalent avec des standards plus sûrs et plus transparents. Cette période vise à permettre aux autres acteurs du web de s’adapter. Ainsi, si Google n’est pas l’initiateur de ce mouvement de protection de données, sa démarche va faire évoluer le monde de la publicité en ligne puisque Chrome domine très largement le marché des navigateurs web. Et lorsque Google éternue, c’est tout l’internet mondial qui se mouche.
Cette annonce a été révélée hier sur le blog de Chromium, la version open source de Chrome.