Avec ''C'est quoi son job ?'', focus sur les métiers qui feront la com de demain.
Dans ce nouveau « C’est quoi son job » nous allons tenter de dresser la « fiche métier » du poste de CTO (Chief Technical Officer) en agence. Dans un monde de la communication qui a pleinement fait sa transformation digitale, le / la CTO (ou directeur·rice technique) est amené·e à avoir un rôle chaque jour plus important.
Pour en savoir plus sur cette fonction qui en intrigue plus d’un, nous avons interrogé Raphaël Braud, CTO de l’agence Castor & Pollux.
Qu’est-ce qu’un·e CTO en agence ?
Raphaël Braud : Le Chief Technical Officer ou directeur technique est en interne, en charge de l’innovation technique et du déploiement de technologies adaptées au développement et à l’efficacité des activités.
Pour les clients et prospects de l’agence, il est en charge de l’étude technique des appels d’offres, du choix des outils, architectures et technologies à mettre en œuvre pour la réussite technique du projet.
Il est également force de conseil pour accompagner les clients de l’agence lors des phases de développement et déploiement des projets.
Sur quels types de projets intervient un·e CTO ? Et à quel moment ?
RB : Un CTO peut intervenir sur tous types de projets dès lors qu’ils ont une dimension technique.
Chez Castor & Pollux, il intervient directement sur les projets de type création de site, application mobile, mise en place de CRM, indirectement, il participe à l’amélioration des outils utilisés et des pratiques pour fluidifier le process de production.
Le spectre d’intervention du CTO est large :
– Pour les clients de l’agence, il intervient lors de la phase de prospection afin d’apporter sa connaissance métier (enjeux, marché, acteurs) et son expertise technique (outils, méthodes, méthodologies).
– Avant les développements, il formalise les spécifications techniques et le cahier des charges du projet.
– Pendant les développements, il s’assure que les bonnes pratiques sont mises en œuvre, que les fonctionnalités attendues sont bien implémentées, il met en œuvre une politique systématique de tests, il vérifie que les performances sont bien au rendez-vous.
– Pendant la phase de recette, il s’assure que les bugs présents sont corrigés rapidement et que les corrections ne créent pas de régressions fonctionnelles.
– Lors de la phase de déploiement en production, il s’assure que les process de déploiement sont respectés, que l’application fonctionne correctement, que la performance est là et qu’il n’y a pas de failles de sécurité.
Il est également responsable de la rédaction des documents d’architecture technique et des documents d’exploitation.
Comment devient-on CTO ?
RB : C’est généralement une évolution de poste à partir de poste de développeur senior, de chef de projet technique ou d’architecte web.
La formation initiale est importante, un diplôme d’ingénieur sera, par exemple, un plus. Mais elle n’est pas pour autant essentielle, il est également possible d’être autodidacte.
Il est surtout important d’avoir une expertise reconnue, beaucoup de réalisations réussies à son actif, un bon relationnel avec l’ensemble des équipes de l’agence et un bon sens du management des équipes techniques.
Un conseil pour être un·e bon·ne CTO ?
RB : Préférer intervenir à 4h du matin pour faire fonctionner un serveur que de dormir…
Plus sérieusement, savoir identifier rapidement les risques inhérents d’un projet, qu’ils soient techniques ou humains, et mettre en place mentalement l’organisation pour y faire face, puis s’assurer en permanence que le « plan se déroule sans accroc » tout en étant capable de s’adapter aux conditions réelles.
Quels sont les enjeux et difficultés de ce poste ?
RB : Les enjeux sont importants du fait des risques propres aux projets techniques où le moindre bug peut compromettre la sécurité, la stabilité ou la performance d’un système informatique.
Dans l’idéal, la technique ne doit pas se voir et rendre possible ce qui pouvait sembler impossible.
C’est un métier de l’ombre, dont les contours et la complexité inhérente sont difficilement appréhendables à moins d’en faire partie.
Il est possible dans la même journée de se voir demander de faire fonctionner cette « satanée imprimante » et de développer le nouveau Uber / Google / Facebook / Amazon.
La technique évoluant rapidement, on se doit de rester en veille permanente, de comprendre les atouts des nouvelles technologies en évitant les effets buzz qui les accompagnent souvent.
Quel est le salaire d’un·e CTO en agence ?
RB : Variable selon l’expérience et les responsabilités.
Vers quoi ce poste peut-il évoluer ?
RB : En agence, les évolutions sont surtout sensibles sur la taille et la complexité des projets sur lesquels on doit intervenir.
En dehors des agences, il est possible d’évoluer vers des postes de DSI et de CEO, souvent dans des sociétés à forte dimension technologique.
Vous êtes désormais convaincus que vous devez recruter un·e CTO pour votre agence ou entreprise ?