Jeunes mais déjà vieux.
Le sexisme n’est pas un nouveau concept. Il touche toutes les femmes à travers le monde à un moment dans leur vie, qu’on ait envie de l’admettre ou non ; et il ne date pas d’hier. Lors des années 70, battre sa femme pour la discipliner ou la forcer à satisfaire sexuellement son époux était monnaie courante. Il n’y avait “aucune honte à cela”, et les hommes pouvaient librement discuter des châtiments corporels qu’ils infligeaient à celle qui devait partager leur vie… et qu’ils avaient voué de protéger. C’était une vision des choses bien différentes que celle que nous avons actuellement. Pourtant, dès 1938, le droit de correction marital des époux sur leur femme est révoqué ; ce qui ne poussera que peu de couples à abandonner cette dynamique.
La société a heureusement beaucoup évolué depuis, et dans le monde actuel, les femmes ont la même place que les hommes… du moins en apparence. Oui, nos droits sont égaux et la loi nous traite également. Néanmoins, il y a toujours des différences d’éducation capitales entre filles et garçons de nos jours, et surtout, plusieurs hommes plus ou moins matures tiennent toujours des discours particulièrement dérangeants quant à la place des femmes dans la société et à la maison. Andrew Tate, un influenceur américain, ancien kick-boxeur et actuellement recherché au Royaume-Uni pour proxénétisme, tient depuis 2016 des propos racistes, homophobes et misogynes. Suivi par plus de 8 millions d’internautes sur X, cette personnalité est parmi l’une des plus problématiques du net ; mais comme le montre cette campagne de BETC pour le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, il n’est pas le seul à les tenir sur les réseaux sociaux.
Il est urgent d’agir, alors que le HCE rappelle qu’aujourd’hui “en France, une femme meurt de féminicide tous les 2 jours et demi”. À cet égard, le 6ème état des lieux du sexisme en France du HCE est alarmant. Le sexisme persiste et s’intensifie même dans certaines catégories de la population, avec un retour aux valeurs « traditionnelles » chez les jeunes adultes masculins et parfois chez les femmes. 34 % des femmes pensent qu’il est « normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants », un nombre en augmentation de 7 points, tandis que la « résistance » masculine face aux évolutions sociales se renforce, avec 37% (+3 pts) des hommes pensant que le féminisme menace leur place.
Une tendance inquiétante émerge chez les hommes de 25-34 ans, où un quart des 25-34 ans pensent qu’il faut parfois être violents pour être respectés, selon le rapport du HCE ; une vision partagée notamment par Andrew Tate. Malgré une prise de conscience croissante et une moindre tolérance envers les violences sexistes, les stéréotypes persistent, impactant négativement le quotidien des femmes, avec 9 sur 10 déclarant avoir personnellement subi une situation sexiste. Le paradoxe entre cette prise de conscience et la perpétuation des stéréotypes souligne l’urgence d’adopter un plan d’action, incluant l’éducation, la régulation et la sanction, comme le réclame l’opinion publique.