Intérêts et limites de l’avatar @borispub

Par Xuoan D. le 04/07/2012

Temps de lecture : 4 min

twitter borispub

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Voilà une nouvelle qui intéressera peut-être ceux qui suivaient Blogopub depuis les débuts : Boris est parti. Pour de bon.

Nous n’avons pas eu à lui indiquer la porte. L’issue s’imposait d’elle-même. Depuis une année, si ce n’est plus. Mais cette plate évidence ne pouvait être célébrée seule. Il fallait qu’elle se joigne à une autre fête. Le re-branding de Blogopub en la Réclame, site d’actualité dédié à la création publicitaire, tombait à pic.

Le reveal

Boris n’a jamais été qu’un avatar de publicitaire. Une marque dont les auteurs étaient multiples sur Twitter (Nordine, Romain, Nico, Pierre, Ludivine, Henry, Charles, Roxanne, Nathan ou moi-même), et unique pour les articles du site (votre serviteur).

Borispub à la gym

Pourquoi ?

Travaillant en agence, l’envie de créer des produits m’a toujours démangée. Des projets palpables, évolutifs, cohérents et inscrits dans la durée. S’évader quelque peu de la boucle « compétition / charrette / reporting / rebelotte » qui rythme la vie d’une agence.

Après quelques tentatives plus ou moins heureuses, un matin de mars 2009, je me décide à mettre en place l’un des projets « labo » que j’avais en tête. Un projet simple et direct, ne dépendant pas que de moi.

Ce sera Blogopub, un blog sur la pub. Champ d’expérimentation en community management, édition de sites web, référencement et veille. Et bien plus. Mais ce n’était pas prévu initialement.

Qui dit blog, dit blogueur. Or je voulais partir de 0. Ne pas en parler à mon petit réseau, aussi jovial et intéressant soit-il. Peut-être car je n’assumais pas pleinement à cette époque mon statut de communicant (cela va mieux, merci). Éventuellement pour tester le sacro-saint principe de transparence sur les blogs, en ne l’étant pas. Et surtout, le défi ne manquait pas d’aspérité. Comment initier une présence sur les médias sociaux, ex-nihilo, sans marque ni réseau ?

Ce sera donc Boris, publicitaire pas tout jeune, peu bavard sur sa vie – l’exercice ne m’intéresserait guère – accompagné de Nono (Nordine puis Nico et Pierre).

Borispub et Nono

Intérêts

  • La latitude. Avant que le personnage Boris ne soit bien défini, nous avons pu tester différents tons et messages avant de rapidement fixer un cap qui n’avait rien d’honteux.
  • La spécialisation. Créer un avatar de publicitaire s’est révélé payant. En ne relayant que des contenus liés à la thématique publicité, @borispub a rapidement eu plus de followers Twitter (~4400) que moi-même (~2000), alors que j’ai commencé à gazouiller 2 ans plus tôt. Consistance et utilité pour les followers ont donc primé face à l’authenticité, le réseau IRL et la non ligne éditoriale de mon compte.
  • Osef. Globalement, la question de savoir qui était Boris n’a pas intéressé grand monde. Ce qui représentait un certain confort. Nous n’avons pas cherché à nourrir cette question. Et à de rares erreurs de jeunesse, l’avatar n’a pas été impliqué dans des joutes auxquelles nous n’aurions pris part en personne.

Limites

  • Le manque d’affect. Que Boris n’ait pas d’ami dans la vraie vie, n’ait pas de collègue procrastinateur et qu’il ne croise personne en soirée a tout de même eu un impact sur les médias sociaux : son audience était importante, mais l’engagement de sa communauté était plus faible que pour que d’autres « blogueurs pub » à nombre d’abonnés équivalents. Car, avouez que vous retweetez et partagez plus facilement – si ce n’est exclusivement – les contenus de vos amis non virtuels. On fait pareil. Et par manque de temps et d’intérêt pour le jeu de rôle, nous n’avons pas chercher à ce que Boris se fasse aimer en engageant la conversation. Il ne s’agissait pas non plus d’une love brand, suscitant l’engouement. Sans surprise, son Klout n’était pas très élevé : 45. Moins que le mien : 55. Et toc.
  • Le piège. Une fois l’avatar et la marque « Boris » installée, il faut vivre avec. Ceux qui nous fréquentent au quotidien étaient dans la confidence. Expliquer le pourquoi – désormais inutile – de cet avatar a fini par être plus pesant que l’éventualité d’assumer totalement Boris et Blogopub. Ce qui s’est imposé naturellement courant 2010, avec la professionnalisation et l’évolution du projet : audience, équipe, revenus.
  • La sortie. Comment s’y prendre, une fois que l’avatar n’a plus de raison d’être ? Nous aurions pu dire que Boris avait quitté le navire pour raisons personnelles. Peu de personnes s’en seraient souciées. Mais que ce soit l’équipe ou moi-même, nous sommes – qui l’eut crû – plus à l’aise avec la transparence. D’où cet article.

Boris et Boris avec une bière

Voilà, je crois avoir fait le tour de ce drôle d’exercice de reveal. Si vous souhaitez en parler, les commentaires sont là pour ça. Ou par mail : xuoan at lareclame.fr.

Boris est mort, vive la Réclame !


Crédits photos : Vintage Ad The up-to-date ale for up-to-date people, Vintage Men’s Underwear Ad, Ballantine Ale Beer 1954 Vintage Ad

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