Les 5 facteurs de réussite des fondateurs d’agences

Par Pascal G. et Xuoan D. le 20/11/2023

Temps de lecture : 6 min

Ce qu'une saison d'interviews du 12-20 nous a appris.

La série « le 12-20 – la Réclame » est une galerie de portraits* réalisée par Xuoan Duquesne et Pascal Guibert, qui met en lumière le parcours de ces entrepreneurs. À l’issue de la saison 1, nous nous sommes interrogés sur l’existence (ou non) d’un ou de points communs entre tous ces dirigeants ?   

Et au-delà de leur technicité métier respective ou de leurs expériences spécifiques, nous avons ainsi pu identifier des compétences humaines qui les rapprochent. Voici donc 5 « soft skills » qui sont peut-être autant de facteurs X de leur parcours de réussite durable.  

1. Au commencement est avant tout une « sur motivation » 

À l’origine de leur entreprise, il y a toujours une grosse envie de faire soi-même, plus que de réussir et parfois les deux. Avec le plus souvent un projet défini, mais pas toujours. Un positionnement, une techno ou plus simplement une envie de travailler entre copains peuvent suffire à démarrer un projet. C’est alors comme une évidence, une énergie qui va aider les fondateurs à soulever des montagnes et fédérer tous ceux qui veulent les rejoindre et construire « leur agence ».

« Au départ j’étais tout seul avec mon téléphone et j’appelais tous les gens que je connaissais, pour leur annoncer que j’avais monté mon agence. »
« L’envie était notre plus grande force. On teste, et si ça marche, tant mieux, si ça s’arrête, pas grave. »
« On avait envie de monter un projet entre copains d’école et on s’est lancés »

2. Savoir saisir et organiser les moments clés

« Il ne suffit pas de voir le train, il faut savoir le prendre au bon moment. »  Saisir les opportunités est certainement un facteur clé de succès d’un marché qui se développe essentiellement par Appels d’offre. Cela demande au dirigeant d’être constamment focus pour bien les identifier. De mettre en place « la machine de guerre » indispensable pour bien les négocier. Et peut-être surtout d’apprendre à surfer sur les succès pour prendre les bonnes décisions d’investissement pour développer et renforcer l’agence.

« Gagner tout de suite des gros clients, des géants du digital, nous a fait décoller. »
 « La signature de mes locaux, m’a permis de me projeter dans mon nouveau projet. »
« La confiance de clients que je connaissais d’avant a été un accélérateur » 

3. Ne jamais lâcher malgré les doutes et des peurs

On le sait, la communication est une industrie « people centric » impactée depuis 10 ans par un effet ciseau de baisse des rémunérations des clients et de hausse constante des coûts. Entre réduction des marges et nécessaire augmentation des expertises, la rentabilité y est difficile à trouver. Plus que les défis opérationnels des clients, ce sont plutôt les incessantes innovations technologiques (Digitalisation et maintenant IA), les problèmes financiers ou humains, qui peuvent à la longue venir entamer la confiance et le moral des dirigeants. Pourtant, ceux qui réussissent dans la durée ont appris à maîtriser ces émotions, ce doux mélange de surexcitation, d’inquiétude et de frustration. Ils reconnaissent que le doute est inévitable et surmontent leurs peurs en se fixant des objectifs réalisables. En veillant aussi et certainement plus que par le passé à maintenir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ne rien lâcher pour un entrepreneur, c’est peut-être à la fois savoir maintenir un objectif de long terme pour son projet, tout en s’adaptant très vite aux évolutions de l’environnement pour y parvenir.                                                                                                                                

« Le financier, 60 salaires à sortir chaque mois, ça peut me réveiller la nuit parfois »
« On a démarré à 12 en plein Covid. Ce n’était pas évident. »
« Quand je doute, je me rappelle mon amie cardio : on ne sauve pas des vies, il faut se détendre. »

4. Parvenir à rebondir après l’échec

« Mes échecs me font grandir ». Si l’échec a toujours fait partie intégrante du parcours entrepreneurial, il est aujourd’hui beaucoup plus admis et même reconnu comme expérience marquante. Chacun reconnait donc assez facilement sa part d’échecs : que ce soit une étape difficile de son parcours (un lancement de projet préalable raté ou une diversification malheureuse) ou les multiples petits échecs du quotidien, c’est ‘aptitude à rebondir derrière qui est surtout valorisée. Les revers sont considérés comme des occasions d’apprentissage plutôt que comme des échecs définitifs. Analyser ses erreurs, adapter sa stratégie, et persévérer avec une détermination renouvelée sont les clés de ce qu’on peut alors appeler la part de résilience de l’entrepreneur.

« Des échecs en appel d’offres, j’en ai 2000 sur ma timeline. »
« Je suis un passionné des échecs, on les analyse énormément. » 
« Une mauvaise décision, nous a fait perdre de l’argent, on a dû licencier. »

5. L’art de bien s’entourer

« Dans ces métiers, on ne fait jamais rien tout seul. Le succès n’est jamais le fruit d’un effort solitaire. La plupart des agences sont aujourd’hui fondées par plusieurs personnes incarnant leurs expertises principales. Un peu comme les cabinets d’avocat. Ils choisissent donc très soigneusement leurs associés parmi des personnes partageant leur vision et apportant des compétences complémentaires. Pour maximiser leur efficacité, ils construisent également des équipes solides, auprès desquelles déléguer. Le talent de recruter et motiver les bonnes personnes sont des éléments essentiels pour développer l’entreprise. Bien s’entourer c’est aussi rechercher du support à l’extérieur de l’entreprise : mentor(s) inspirant, le coach accompagnant au long cours ou conseil(s) expert(s) et rassurant sont le plus souvent intégrés à cette team élargie.                                       

« J’ai une équipe d’entrepreneurs autour de moi, je ne suis pas seul à le faire »
« Un coach, ça apporte un regard extérieur, surtout s’il est entrepreneur, s’il a une vision que tu peux confronter à la tienne »
« Un coach pour m’aider à penser la vitesse de la croissance, le bon moment pour vendre, on est seuls avec ces questions.

En conclusion, l’entrepreneuriat exige bien plus que des compétences techniques. Ce sont les compétences humaines, ces soft skills, qui définissent la réussite durable des entrepreneurs. Leur ambition inébranlable, leur capacité à discerner les moments clés, leur gestion des doutes et des échecs, leur aptitude à rebondir, ainsi que leur talent pour s’entourer des bonnes personnes sont les piliers de leur réussite. Ces caractéristiques forment la quintessence de l’entrepreneur des années 2020 dans le monde hyper exigeant de la communication.

Pascal Guibert 
Éditeur de la Réclame et Business coach

La playlist de la saison 1 du 12-20 (12 épisodes)

* Un grand merci à toutes et tous les participants de cette 1ʳᵉ saison du 12-20. Par ordre d’apparition : Wale Gbadamosi-Oyekanmi de Media.Monks Paris, Marion Darrieutort d’Arcane, Guillaume Mikowski de Brainsonic, Véronique Reille-Soult de Backbone Consulting, Matthieu Reinartz de Hungry and Foolish, Céline Jobert de The Fan Syndicate, Guilllaume Lartigue de Steve, Sophie Noël de Heaven, Franck Annese de SO PRESS et Luc Wise de The Good Company.

** Les citations sont des extraits anonymes des interviews du 12-20

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