"Votre comportement peut transformer votre véhicule en armes. Changeons". C’est le slogan de la dernière campagne de l’association Prévention routière, menée avec Victimes&Citoyens, sortie ce 25 janvier sur les réseaux sociaux et en affichage dans les rues.

Les trois spots insistent sur ces petits moments d’inattention, ces petites erreurs que tout conducteur commet de temps en temps sur la route, mais qui peuvent conduire à des accidents graves. Comme cette jeune fille qui fait bien attention à ne pas boire quand elle prend le volant pour se rendre à une soirée, mais a répondu à un sms ou ce motard passionné dont l’"accélération" a causé la mort d’un petit garçon.

Sans montrer d’images d’accidents comme dans certaines campagnes très violentes, les trois spots donnent pourtant l’image d’un campagne choc, avec une musique angoissante et l’allégorie de la voiture, de la moto ou du camion comme une arme. La campagne a été conçue par l’agence TBWA. "C’est une campagne choc psychologiquement", nous confirme la secrétaire nationale de l’association Prévention routière.

"Un acte du quotidien" qui ne doit pas être "anodin"

La conduite est un acte du quotidien, mais qui n’est pas anodin, poursuit Anne Lavaud. Dans les trois spots, les conducteurs ne sont pas des chauffards, ce sont des conducteurs qui n’imaginent pas qu’ils puissent faire une erreur. Or on se croit tous au-dessus de ça, on croit tous qu’on va pouvoir répondre au téléphone et conduire par exemple. Il faut prendre conscience que la conduite est une activité qui nous occupe à 100%. C’est la différence entre le quotidien et l’anodin, la conduite représente une charge mentale très forte".

Si elle n’a pas été lancée en lien suite à un certain relâchement des comportements sur la route dans la foulée des confinement-déconfinement, cette campagne arrive dans un contexte un peu particulier, nous explique Anne Lavaud.

"90% des Français prennent leurs voitures tous les jours, il y a une question d’affect, explique la secrétaire nationale de l’association Prévention routière. Le confinement a transformé la voiture en 6e geste barrière, elle relève d’une intimité supplémentaire. On ne peut pas imaginer que cette voiture, auquel on donne un petit nom, notre titine, devienne une arme par destination".