Nouvelle interview "Le confiné libéré" avec Élodie Jonquille, Rosapark.
La pandémie de Covid-19 et « Le Grand Confinement » imposent à chacun de rester chez soi, vidant au passage les entreprises du secteur de la communication. Si leur activité a été fortement bouleversée, les agences n’ont pas pour autant cessé d’œuvrer, organisant leur continuité grâce au télétravail et ses divers outils (Zoom, Teams, Hangouts et Slack pour ne citer qu’eux).
Si la question n’est désormais plus de savoir si une agence peut travailler à distance (notre première émission en direct, Les enjeux – la Réclame / live Covid-19, nous a fourni la réponse), nous avons souhaité donner la parole aux travailleurs confinés, qu’ils viennent d’agences, de médias ou d’annonceurs.
Pour cette nouvelle interview “Le confiné libéré”, nous tendons le micro à la solaire Élodie Jonquille, head of TV production de Rosapark.
Avez-vous une journée type en tant que confinée ?
Élodie Jonquille : Je suis scolaire et maniaque (ça donne envie de me connaitre, n’est-ce pas ?!) donc oui, dès le premier jour, je me suis imposée un planning de journée type sinon je sentais que j’allais glisser doucement mais sûrement dans les bras de la folie. Je ne vous en donne pas le détail, mais en tout cas, je ne fais rien avant d’avoir lu la super newsletter spéciale confinement de Society.
Comment se déroule votre travail depuis le confinement ? On imagine que les tournages n’ont plus lieu, mais y a-t-il encore des productions en cours ?
EJ : Les prods ont été mises en stand-by ou annulées de façon nette. Mais l’agence tourne à plein régime en strat, conception & newbiz donc à la prod, on essaie d’anticiper au maximum la reprise. On est sur les starting-blocks, même si les règles du jeu sont encore floues pour tous.
Une chanson pour résumer cette période ?
EJ : Oxygène, de Diane Dufresne. Titre très à propos. Cette chanson m’a inspiré le lancement d’un concours interne à Rosapark : « Tournez votre clip de confinement ». Après 2 mois de confinement, on va avoir de beaux chefs-d’œuvre audiovisuels je pense.
Vos voisins de confinement ont-ils un incroyable talent ?
EJ : Mon voisin de droite à un goût pour la musique de… pour Booba quoi.
Mon voisin de gauche à une sacrée voix qu’on entend régulièrement hurler « mais tu vas la baisser ta musique de merde là ?! Ouais toi là, montre ta tête à la fenêtre ! »
Il y a eu 3-4 clashs, j’ai hâte que tout le monde puisse redescendre dans la rue pour que l’on puisse désigner le gagnant de cette battle.
La nouvelle habitude que vous garderez une fois « déconfinée » ?
EJ : Venir bosser en jogging ! J’adorerais, mais il faut que je vérifie si c’est ok dans mon contrat.
Et au contraire, celle que vous allez abandonner ?
EJ : Je viens de vérifier… du coup abandon du jogging.
Le commerce du quartier Paul Bert qui vous manque ?
EJ : Je suis jugée si je dis « La Cave » ?
Le masque sera-t-il l’accessoire de mode de 2020 ? Avez-vous déjà le vôtre ?
EJ : Bien sûr. J’ai déjà le mien. Il est noir. Ça va avec tout.
Une initiative (citoyenne, meme, GIF, de marque, etc.) née depuis le confinement que vous aimeriez évoquer ?
EJ : Une seule non, mais au global je suis :
1. Émue de voir un si grand nombre d’initiatives personnelles (créer des masques, faire à manger pour le personnel soignant, bénévolat en tout genre, etc.) dans une société que je pensais très individualiste.
2. Surprise de découvrir tous les jours des pépites sur les Internaytes. Les gens sont si drôles. Ça me met la pression.
Comment voyez-vous votre métier et les productions publicitaires évoluer après cette crise sanitaire ?
EJ : La reprise va être incertaine, se faire en multiples étapes, et mettre nos capacités d’adaptation à l’épreuve. Sans être naïve, car annonceurs, agences, et productions auront chacun leurs propres intérêts à défendre, j’espère que nous serons plus que jamais solidaires.
La pensée introspective que vous avez eue pendant cette période si particulière ?
EJ : Je m’auto-cite « Les gens sont si drôles. Ça me met la pression. »
« Le monde d’après » : vraie opportunité ou simple mirage ?
EJ : Le monde – publicitaire – d’après, fera face à un public qui se sera recentré sur l’humain et sur l’essentiel. Donc faire du divertissement publicitaire, OK, mais avec des valeurs profondes et du sens. Cela tombe bien, je crois que c’est notre ligne de conduite chez Rosapark. :)