« Très chanceuse de diriger une agence respectueuse des femmes, des mères et des minorités »

Par Xuoan D. le 20/04/2020

Temps de lecture : 4 min

Nouvelle interview "Le confiné libéré" avec Émilie Franck, Romance.

La pandémie de Covid-19 et « Le Grand Confinement » imposent à chacun de rester chez soi, vidant au passage les entreprises du secteur de la communication. Si leur activité a été fortement bouleversée, les agences n’ont pas pour autant cessé d’œuvrer, organisant leur continuité grâce au télétravail et ses divers outils (Zoom, Teams, Hangouts et Slack pour ne citer qu’eux).

Si la question n’est désormais plus de savoir si une agence peut travailler à distance (notre émission en direct, Les enjeux – la Réclame / live Covid-19, nous a fourni la réponse), nous avons souhaité donner la parole aux travailleurs confinés, qu’ils viennent d’agences, de médias ou d’annonceurs.

Pour cette nouvelle interview “Le confiné libéré”, nous tendons le micro à l’inépuisable Émilie Franck, directrice associée chez Romance.
 

Comment travaillez-vous depuis le confinement, comment se déroule votre journée type ?

Émilie Franck : Ma journée de travail commence par faire la classe à mes enfants de 8h30 à 9h30. Ensuite j’enchaÎne. Le confinement a totalement modifié ma façon de travailler. Je travaille désormais debout, mon iPhone à la main, passant de réunions internes en réunions clients, de micro OFF pour gérer les enfants à micro ON pour développer, avec les équipes, les nombreuses campagnes de crise et de sortie de crise… tout en marchant 15 kilomètres en moyenne ! Une petite pause le midi pour déjeuner avec les enfants et faire 2/3 courses pendant qu’il n’y a pas d’interminables queues. Fin vers 19h… enfin pour ce qui est de l’agence !
 

Ce qui vous manque le plus ?

E.F. : Mes proches, les voir en vrai, les toucher, les serrer dans mes bras… cela me donne de la force. Et j’ai de la chance, Romance est une agence très tactile.
 

Ce que vous avez découvert pendant cette période complexe et incertaine ?

E.F. : Que je pouvais tout gérer simultanément (enfants, agence, école, maison) et aimer ça. En revanche, j’ai aussi senti au bout de 3 semaines et demie que j’avais atteint ma limite et que j’avais urgemment besoin d’une pause.
 

Quelle musique écoutez-vous en ce moment ?

E.F. : Ben Mazué et Pomme – J’attends.

La lecture souvent repoussée que vous avez enfin entreprise ?

E.F. : Sorcières de Mona Chollet.

Entreprise, dévorée et refermée en se sentant très chanceuse d’avoir été élevée par des parents féministes et de diriger une agence respectueuse des femmes, des mères et des minorités.

Le défi ou l’activité créative que vous avez démarré(e) pendant ce confinement ou souhaitez débuter ?

E.F. : J’ai tenté de me mettre à la guitare… mais je miserai plutôt sur un fail.
 

Votre habitude honteuse qui ne survivra pas au confinement ?

E.F. : Passer des jours entiers sans ouvrir mon Mac.
 

Ce que vous aimeriez conserver pour l’après ?

E.F. : De temps en temps, travailler avec mes enfants en bruit de fond.
 

Votre conseil pour s’adapter au mieux au confinement et au télétravail ?

E.F. : Sortir chaque jour (moins d’1h et à moins d’1 km de chez soi) prendre le grand air de Paris (ou d’ailleurs).
 

Le confinement vous a-t-il rendu plus ponctuelle en réunion (visio) ?

E.F. : Oui et enfin !
 

Une initiative (citoyenne, meme, GIF, vidéo, création, etc.) née depuis le confinement que vous aimeriez évoquer ?

E.F. : Il y en a tellement. J’en retiendrai deux pour lesquelles je me suis personnellement investie :
– Les 30 000 masques Easybreath offerts par Decathlon aux hôpitaux de France et l’incroyable retentissement sur la marque.
– Les 650 palettes de chocolats de Pâques livrés (entre autres) par Intermarché au personnel soignant. Un peu de douceurs pour égayer leur si lourde tâche.
 

À la sortie du confinement, vous pariez pour une révolution écologique, une crise bien triste ou un retour au train-train quotidien ?

E.F. : Tous les Français ont envie de vivre dans un monde plus respectueux des hommes et des femmes, et de l’environnement. Mais sans grandes transformations structurelles, la crise économique pourrait avoir bien vite raison de toutes ces bonnes intentions. C’est pourquoi nous, agences, devons absolument encourager les grandes marques que nous accompagnons, à dessiner, dès aujourd’hui, le monde de demain.
 

Comment voyez-vous votre métier et son secteur évoluer après cette crise ?

E.F. : La période d’instabilité risquant malheureusement de se poursuivre, seules les agences qui accompagnent des clients dans la durée, et notamment pendant les crises, s’en sortiront sans trop de casse. Et même si Romance fait partie de ces agences, ce n’est pas une bonne nouvelle pour notre industrie.

Sinon, pour finir sur une note plus légère, cela va être difficile de rester réfractaire au télétravail !

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