Une marque à ne pas froisser.
Pour faire face aux enjeux environnementaux et climatiques, les citoyens sont mis à contribution par le gouvernement en termes de recyclage et de responsabilité écologique. Et nous avons maintenant bel et bien conscience de l’impact que des actions simples peuvent avoir sur la situation planétaire : pourtant, nos actions sont loin de suffire pour enrayer le dérèglement climatique.
Alors, quand vous êtes une marque aussi importante que Coca-Cola, il est nécessaire (et désormais attendu) que vous preniez position. De plus en plus de marques s’y risquent, avec plus ou moins de succès… et de sincérité.
La dernière campagne de Coca-Cola part d’une idée simple et brillante (à première vue). Le concept est cellui-ci : avant de jeter une canette, les consommateurs l’écrasent, d’où ce logo froissé accolé aux seuls mots présents sur l’affiche “Recyclez-moi”, et ce, dans différentes langues.
Cette campagne bien-pensante/pensée, partagée par Andrew Hunter (directeur créatif d’Ogilvy New-York, l’agence à l’origine de cette campagne) sur LinkedIn dans un court post de présentation, va a priori dans le bon sens. Fernando Machado, ex-directeur marketing monde star de Restaurant Brands International (la maison mère de Burger King) s’extasie même devant “L’une des meilleures choses qu’(il ai) vues de Coca-Cola depuis longtemps.” Il faut dire que l’idée créative est redoutablement efficace et “audacieuse” pour une marque. Peu d’entre elles seraient prêtes à “abimer”, voire simplement jouer avec leur logo. Certains commentaires s’immiscent entre deux félicitations pour relever des points que cette campagne se garde bien de mentionner.
Le fait de froisser des cannettes en aluminium rend leur recyclage plus difficile, ce qui va à l’encontre du message porté par cette campagne. Ensuite, selon le mouvement Break Free From Plastic, cela fait 6 ans que Coca-Cola est le plus grand pollueur plastique au monde, l’entreprise a même augmenté de 6 % son utilisation d’emballage plastique en 2022. En commentaire, un publicitaire explique ainsi : “Coca-Cola produit des tonnes de plastique non recyclable, et cette campagne fait porter la responsabilité d’une action mineure sans impact réel sur l’environnement sur le consommateur plutôt que sur l’entreprise (…) C’est du greenwashing”
La messe est dite !