Facebook payant, ce n’est plus une mauvaise blague

Par Iris M. le 09/11/2023

Temps de lecture : 2 min

Meta vous offre le choix : payer ou être ciblé.

Depuis des années, des rumeurs circulent sur la potentialité que Facebook devienne payant. Mais ces rumeurs n’en sont plus : elles se transforment en une réalité bien tangible, et Meta vous offre maintenant un choix qui n’en est pas un : abonnez-vous aux services du groupe, à partir de 9,99 euros par mois sur ordinateur et 12,99 euros pour les applications mobiles, ou continuez à laisser la plate-forme diffuser des publicités ciblées grâce à vos données personnelles. 

Derrière cette décision de la plateforme ne se trouve pas simplement une envie soudaine de faire payer les utilisateurs. Cette annonce est une tentative de la part de Meta de se conformer au RGPD, entré en application en 2018, et qui lui pose problème depuis. En effet, Meta a déjà été condamné en mai dernier à payer 1,2 milliard d’euros pour non-conformité à la réglementation européenne, et n’a jamais été très rassurant sur les questions de données personnelles. Cet été, la CNIL norvégienne a pris la décision d’imposer à Meta d’interdire toute publicité ciblée, une décision suivie par le comité européen de protection des données (EDPB). Cette décision a alors été étendue à l’ensemble des pays de l’espace économique européen.

Comme le groupe doit maintenant absolument recueillir le consentement explicite de tous ses utilisateurs avant de leur faire parvenir des publicités ciblées, et donc de vendre leurs données personnelles, celui a trouvé une autre option : soit faire payer ceux dont les données seront perdues, soit continuer à utiliser gratuitement les services de Meta, en échange de votre accord pour que le groupe utilise vos données à des fins commerciales. C’est ce que l’on appelle dans les médias un « cookie wall », déjà utilisé par de nombreux groupes français. On s’étonnera que Meta ait pendant si longtemps pu s’en passer. 

12,99 euros pour utiliser les applications Meta, qui sont maintenant devenues essentielles pour beaucoup, ou continuer à voir le groupe utiliser nos données sans avoir le moindre contrôle dessus ? Peu importe comment on tourne la chose, cela ne représente pas un vrai choix. Si la CNIL juge le prix déraisonnable, elle pourrait considérer que l’internaute n’est pas libre de son choix, ce qui représenterait un nouveau manquement aux principes du RGPD pour Meta… et certainement de nouvelles sanctions. 

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