Libération supprime les trackers publicitaires pour ses abonnés

Par Élodie C. le 11/10/2019

Temps de lecture : 2 min

Une première pour un média français.

C’est un pari osé que tente Libération dès le 29 octobre prochain : le quotidien proposera désormais un abonnement « zéro data », dépourvu de tous trackers publicitaires, cookies & compagnie sur son site et ses applications. Autrement dit, les données personnelles des abonnés du quotidien ne seront plus transmises à des tiers publicitaires.

« À partir du 29 octobre, l’ensemble de nos abonnés (quelle que soit l’offre à laquelle ils ont souscrit) bénéficieront, sans aucune démarche ni augmentation tarifaire, d’un abandon complet de tous les trackers publicitaires sur notre site et nos applications », annonce Libération.

Une petite révolution à l’heure du tout data où la presse en ligne est en quête de monétisation face aux géants américains de la publicité en ligne – Google et Facebook pour ne pas les citer – qui captent l’essentiel des investissements publicitaires.

Cette démarche concrétise ainsi « l’engagement » du journal pour la protection des données personnelles.

« Aujourd’hui, pour l’intégralité des titres de la presse française il y a entre 1 et 10 trackers publicitaires, indiquait Clément Delpirou, co-gérant de Libération, sur France Inter jeudi 10 octobre. « Quand vous découvrez que votre téléphone portable vous écoute et que vous recevez des mails qui dépendent de la conversation que vous avez eue avec vos amis, c’est relativement inquiétant, au vu des engagements que porte le journal c’est important pour nous d’être irréprochable sur ces sujets-là », poursuivait-il. En revanche, Libération conservera (logiquement) les données personnelles de ses abonnés.

Le journal préfère concentrer l’essentiel de ses efforts dans la conquête d’abonnés numériques et vient de franchir le cap des 20.000 abonnés numériques, confiait également Paul Quinio, directeur délégué de la rédaction de Libération, à l’antenne de France Inter. Un chiffre qui les rapproche désormais des abonnés papier. Une « bascule » qui s’opère après la mise en oeuvre de différentes initiatives, comme l’offre d’abonnement à vie proposé en juin dernier pour 400 euros (403 abonnés) et de nouveaux projets avec le lancement de plusieurs newsletters notamment : politique, bourse, cuisine, Libé Marseille, Checknews et une newsletter sur les questions de genres, d’identités et de sexualités – L – prolongée par une revue numérique à la mi-octobre. La verticale Checknews représente d’ailleurs 25% de l’audience quotidienne du site, rappelle Clément Delpirou. Un chiffre « très significatif » et une « porte d’entrée » pour recruter de nouveaux lecteurs « peut-être moins en affinité avec la marque » Libération.

La rédaction a également recruté 20 personnes supplémentaires en un an, portant ainsi les effectifs du journal à 185 personnes.

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