Une uniformité de plus en plus avancée.
Un nouveau logo pour Groupama, et une page qui se tourne après plus de 20 ans d’une identité visuelle marquée par les champs labourés et le petit village français. Ce rebranding tranche avec l’héritage rural de la marque. Les sillons disparaissent, laissant place à un clocher épuré au centre d’un emblème devenu plus minimaliste. Un choix graphique qui s’inscrit dans les codes actuels de la simplicité et de l’adaptation numérique, comme le rebranding de Decathlon ou celui de Jaguar… et qui divise tout autant.
Groupama semble rejoindre la vague de rationalisation graphique imposée par l’ère numérique. L’aplat et l’épuré dominent, au détriment d’une charge symbolique qui faisait autrefois écho à une France des territoires. Le logo, désormais mis à plat et presque générique, met en avant une typographie géométrique et une contre-forme maîtrisée, mais perd en chaleur et en profondeur. Là où l’ancien emblème incarnait une identité patrimoniale forte, le nouveau semble taillé pour s’insérer dans un univers d’icônes de 96 pixels, format devenu impératif sur nos écrans : applications, favicons de sites web…
L’ancien Logo
Le nouveau Logo :
Ce changement illustre une tendance de fond : la simplification à tout prix, qui risque parfois d’appauvrir le récit visuel d’une marque. Alors que certains logos iconiques traversent les époques et deviennent des marqueurs culturels, cette refonte soulève la question de la responsabilité des marques dans la préservation d’un certain patrimoine graphique. En effaçant les champs et le soleil, Groupama fait le choix d’une modernité universelle, mais laisse planer un doute : y a-t-il encore une âme dans ce village devenu pictogramme ?