Mobilité, inclusion et IA : ce que nous avons retenu d’Adobe MAX 2019

Par Élodie C. le 12/11/2019

Temps de lecture : 8 min

Créativité pour tous !

Comme chaque année, Adobe a convoqué à Los Angeles tout ce que la planète compte de professionnels des arts visuels (illustrateurs, designers, spécialistes des effets spéciaux, monteurs, etc.) pour sa grande messe de la créativité. Pour cette édition 2019, 15 000 personnes étaient attendues venant de 65 pays, avec pour seul mot d’ordre : “Creativity for all”. Et les annonces ont tenté d’être à la hauteur de la promesse avec des applications repensées, optimisées, allégées et simplifiées à destination des “pros” évidemment, mais surtout des novices. La prochaine génération de Creative Cloud se veut inclusive que ce soit en termes d’utilisateurs ou des passerelles créées entre les applications. Mises à jour des logiciels phares, intelligence artificielle, inspirations, innovations, logiciels nomades et toujours plus d’optimisations étaient au menu de ce rassemblement que nous avons pu couvrir pour la première fois sous le soleil californien.

Un MAX de créativité

Mobilité et simplicité pour tous

Cette année, Adobe veut mettre la créativité à portée de tous avec des produits moins chargés visuellement, mais surtout plus rapides et puissants. Condition sine qua none à leur passage sur mobile. Et s’il est une annonce qui traduit parfaitement cette vision, c’est bien le lancement de Photoshop pour iPad, déjà présenté en avant-première l’année dernière, et l’arrivée de sa petite soeur Photoshop Camera, un éditeur photo bourré de filtres.

Photoshop pour iPad

Photoshop sur iPad va avoir un impact important sur le travail des créatifs, prédit Stephen Nielsen, director of product management Photoshop et Lightroom, simplement par le fait d’être loin de son ordinateur tout en ayant accès à ses dossiers professionnels. La mobilité et la possibilité d’avoir vos contenus à portée de mains dans le cloud, où que vous alliez, qui puissent également se synchroniser entre eux, mais aussi entre votre iPad et votre desktop vont véritablement libérer les créatifs pour pouvoir travailler n’importe où. Avec la longue autonomie d’un iPad et du stylet Apple cela va créer une très belle expérience.

Disponible depuis le 3 novembre dernier, Photoshop pour iPad a nécessité trois ans de développement, et devrait être disponible sur tout type d’OS et d’appareil nous a assuré Stephen Nielson. Son interface a été repensée pour un usage tactile ou via le stylet : la sélection est facilitée, à l’instar de la fonction “remove background” qui s’opère en un clic. De plus, il y a une parfaite interopérabilité PSD. L’intelligence artificielle d’Adobe Sensei devrait bientôt faire son apparition avec l’outil de sélection d’objet dont nous avons pu admirer la bluffante preview.

Photoshop Camera

Mieux vaut tard que jamais : Adobe investit enfin le créneau de l’édition photo grand public avec l’application Photoshop Camera, disponible dès 2020. L’app embarque une bibliothèque de filtres, et d’effets créés par une communauté de créateurs et d’influenceurs, dont ceux de la chanteuse Billie Eilish. Là encore, Adobe Sensei fait des merveilles puisque l’IA permet d’améliorer automatiquement la qualité des photos, mais surtout d’intégrer ces filtres au paysage choisi dès la prise de vue (en temps réel) et non a posteriori.

Avec cette application, Adobe semble vouloir aller chercher une nouvelle catégorie d’utilisateurs, moins pro, peut-être plus néophytes et/ou rebutés par l’aspect technique de son aîné qui fêtera bientôt ses 30 ans. “Encore aujourd’hui, la majorité des utilisateurs de Photoshop ne sont pas des professionnels, c’est-à-dire payés spécifiquement pour leurs travaux d’édition. C’est pourquoi nous investissons également énormément dans l’éducation car nombre de designers et d’artistes ont débuté sur Photoshop à l’école, comme moi lorsque j’ai conçu le Yearbook de mon école”, nous explique encore Stephen Nielson.

Fresco

Déjà disponible sur iPad depuis l’automne, le logiciel de dessin débarque sur les Microsoft Surface. Ici l’app a été pensée pour une expérience de dessin et peinture plus naturelle. Pour preuve, l’intelligence artificielle Adobe Sensei permet aux pinceaux dynamiques de l’aquarelle et de la peinture d’interagir de manière plus réelles, notamment sur les mélanges de couleurs.

Illustrator sur iPad

Dotée d’une interface plus intuitive, la preview présentée lors de la première Keynote verra officiellement le jour l’année prochaine. Les créatifs pourront retrouver tout Illustrator sur iPad dans une version optimisée.

Aero

Avec Aero, la suite Creative Cloud se voit désormais enrichie d’un outil permettant aux designers de concevoir et partager des expériences immersives en réalité augmentée, sans aucune compétence de codage requise. Une démocratisation qui ne s’est pas faite toute seule : “Si l’idée de créer de la réalité augmentée est dans notre esprit depuis longtemps, la technologie n’était pas vraiment disponible à grande échelle aux utilisateurs pour pouvoir l’expérimenter, rappelle Elizabeth Barelli, senior product marketing manager AR et 3D. Ce n’est qu’à partir de la dernière génération de téléphones que les appareils sont à même de supporter cette technologie, notamment grâce à Apple qui a priorisé cela dans ses téléphones.” L’application est donc disponible gratuitement sur iOS (smartphones et tablettes) et supportera prochainement Substance, le logiciel de création de texture et matériau 3D (Allegorithmic, la société-mère française a été rachetée par Adobe en début d’année).

Comme nous le confie Elizabeth Barelli, la demande des consommateurs est là, surtout aux Etats-Unis, où ce type d’expériences est courante : visualisation, shopping en ligne, éducation, etc. et fournit un supplément d’information sur le terrain. Les contenus créés par Aero pourront ensuite être transportés dans une application tierce sans créer de rupture.

Premiere Rush / Pro / After Effects

Du côté de la vidéo, Adobe a mis à jour ses applications phares comme After Effects, qui consomme deux fois moins de mémoire, et introduit “Auto Reframe” (sous Adobe Sensei), une fonction de recadrage automatique et intelligent en format vertical dans Premiere Pro. Enfin, pour les amateurs (et les millennials), l’éditeur a ajouté une option dans Premiere Rush pour partager ses vidéos directement sur TikTok.

Enfin, parmi toutes ces nouveautés, l’annonce d’un partenariat entre le New York Times, Twitter et Adobe autour d’un nouveau projet, « Content Authenticity Initiative ». À l’ère des fake news / contents, l’idée est de développer un outil de certification des contenus en ligne. Un standard qui permettrait de protéger les droits d’auteur, tout en permettant à l’internaute de remonter à l’origine d’un contenu (photo, audio, vidéo) pour vérifier s’il a été modifié ou non. Un outil qui s’avérerait utile, si ce n’est nécessaire, face à la propagation des deepfakes. Crainte multipliée par la survenue des prochaines élections américaines en 2020. La norme est encore en cours de finalisation, mais Adobe encourage les entreprises de presse et technologiques à adhérer dès à présent au projet.

Un MAX d’innovations

C’est l’un des événements les plus attendus d’Adobe MAX, la dernière Keynote du festival présidée par un invité de marque (surtout connu des Américains avouons-le). Cette année, c’est John Mulaney, acteur, humoriste et scénariste pour le Saturday Night Live qui s’est prêté à l’exercice, accompagné de Paul Trani, Senior Creative Cloud Evangelist chez Adobe. Au menu, les dernières innovations du lab R&D de l’éditeur. Un concentré d’intelligence artificielle Adobe Sensei déployé à travers 11 technologies à venir. Des projets qui donnent la tendance du futur de la création et qui devraient trouver place au sein des applications/produits Adobe. Ou pas. C’est tout l’enjeu et l’intérêt de cette présentation réservée exclusivement aux 15 000 participants.

#ProjectAboutFace
Présentée en dernier, cette innovation est sans doute la plus impressionnante par ce qu’elle permet : détecter automatiquement les photos “photoshopées” grâce au machine learning. les zones retouchées apparaissent alors plus ou moins colorées selon leur degré de retouche. L’outil attribue également un score de probabilité de manipulation et permet de revenir à l’image originale avec une facilité déconcertante

#SweetTalk
Et si vous donniez vie à votre dessin ? Le projet Sweet Talk vous permet de transformer des images statiques en vidéos dynamiques. Lors de la présentation, c’est un simple dessin qui s’est vu attribuer une voix, mais cela peut également fonctionner avec des tableaux ou encore des photos.

#ProjectAwesomeAudio
Le projet #ProjectAwesomeAudio améliore la qualité audio d’enregistrements amateurs (type podcast, voix off de vidéo YouTube), nettoie et harmonise une piste audio des bruits environnants ou des modulations de voix grâce au débruitage, la déréverbération, la correction et l’ajustement à l’environnement.

#GoFigureSneak
L’animation n’aura plus de secret pour vous. Cet outil permet d’animer un personnage à partir d’une vidéo. Le squelette (et donc les mouvements) sont reconnus et décomposés puis traduit en animation sur n’importe quel personnage.

#LightRightSneak
Cette fonctionnalité analyse les mouvements du soleil depuis un point précis et permet de choisir quelle luminosité on souhaite appliquer sur une photo prise en extérieur. Qu’elle ait été prise à midi ou 18 heures, à l’ombre ou non. Light Right offre une solution à ce problème grâce à la géométrie 3D.

Retrouvez toutes les innovations du SNEAKS chez Adobe.

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