Sur 360 réponses reçues.
Six jours après le lancement de son grand sondage sur le harcèlement dans la publicité, COM-ENT dénombre 175 signalements de harcèlement moral en milieu professionnel et 66 signalements de harcèlement sexuel. Pour l’association des métiers de la communication corporate, les 360 réponses reçues « mettent en évidence le fait que le harcèlement moral ou sexuel constitue un problème massif dans la communication« . Si l’organisation a décidé de mettre en place un dispositif d’écoute et d’accompagnement des victimes, elle tire également 5 enseignements sur ces faits de harcèlement pour le secteur de la communication :
1- Le harcèlement génère des souffrances individuelles largement répandues
241 personnes se disent victimes de harcèlement sexuel ou moral : « Plusieurs centaines de cas signalés en 6 jours à peine nous laissent malheureusement entrevoir la masse de témoignages à recevoir avec un dispositif d’écoute durable : ils justifient à eux seuls la mise en place de réponses concrètes, ambitieuses et résolues pour combattre le harcèlement dans le monde de la communication. C’est un engagement de conviction de notre association pour la pérennité de notre profession », affirme Emmanuelle Raveau, Présidente de COM-ENT.
2- Les faits de harcèlement sont souvent constatés par des tiers
Preuve d’une certaine impunité, ou d’une culture très ancienne et ancrée, les victimes sont harcelées et humiliées au vu et au su d’autres personnes. À la question, « Avez-vous déjà été témoin d’une situation de harcèlement ? » 219 personnes répondent « oui, de harcèlement moral » et 84 personnes disent avoir été témoins de harcèlement sexuel. Par ailleurs, 1 interrogé sur 4 juge que « la communication est un secteur plus sexiste que d’autres ».
Pour Laurence Beldowski, Directrice Générale de COM-ENT : « Ces chiffres dessinent une réalité nette : pour faire changer les comportements, toutes les entreprises de la communication doivent se sentir concernées. Il faut promouvoir des réflexes simples pour adopter la réponse individuelle ou collective appropriée en cas de suspicion de harcèlement moral ou sexuel sur une personne de son environnement professionnel. »
3- le harcèlement prospère dans les relations hiérarchiques
À l’instar des témoignages concernant La Ligue du LOL ou ceux dépeignant des faits de harcèlement dans l’univers de la publicité, ils s’inscrivent souvent dans des rapports de domination hiérarchiques. 102 cas de harcèlement sexuel recensés « sont le fait d’un supérieur hiérarchique et 33 d’une supérieure ». Parmi les personnes qui pensent avoir été victimes de harcèlement moral, 176 affirment que c’est le fait d’un homme et 94 d’une femme. Mais le harcèlement n’est pas réservé aux rapports de subordination puisque certains sondés pointent le comportement d’un.e collègue, voire même d’un.e client.e. Le phénomène doit donc être observé dans son ensemble « sans idée préconçue ni manichéisme », prévient Assaël Adary, Secrétaire générale de COM-ENT.
4- Le harcèlement frappe prioritairement les jeunes
Dans le monde de la communication, les victimes désignées sont majoritairement jeunes et précaires (freelance, CDD, stagiaires), en début de carrière, avec « un pic de signalements dans la tranche 26-35 ans » pour des faits de harcèlement moral (133 cas signalés) ou sexuel (83 cas signalés). Ce harcèlement moral ou sexuel concerne les agences, mais « on recense également plusieurs dizaines de signalements chez les annonceurs », révèle le sondage. « Le harcèlement réclame une réponse déterminée et sans corporatisme, de la part de toute la profession rassemblée ! », estime la Directrice générale de COM-ENT.
5- Des réponses attendues par la profession
Si le sondage a permis de mettre en lumière un phénomène répandu, il révèle également une envie de solutions et d’accompagnement : 89% estiment « nécessaire » la création d’un dispositif d’écoute et d’accompagnement pour les victimes de harcèlement moral ou sexuel dans le milieu de la communication. Un dispositif qui doit également servir à mieux renseigner sur ce qui caractérise ou non le harcèlement moral ou sexuel. « Plusieurs dizaines de personnes déclarent en effet ‘ne pas être certaines que ce dont elles ont été victime ou témoin relève effectivement du harcèlement moral ou sexuel' », explique le communiqué.
À cette occasion, COM-ENT affirme également avoir recueilli « plusieurs dizaines de verbatims ne pouvant être diffusés pour des raisons de confidentialité évidentes, mais qui indiquent la violence crue de cette réalité ». L’association a mis en place un dispositif d’écoute et d’accompagnement, destiné aux professionnel.les de la communication.