SCH, champagne et croisière : comment Uber veut réenchanter la mobilité

Par Élodie C. le 12/09/2024

Temps de lecture : 8 min

10 ans à sillonner les villes de France.

Uber a-t-elle réussi le pari de devenir indispensable à la mobilité des Français ? En dix ans, la plateforme a bouleversé les habitudes de déplacement urbain, tout en s’imposant comme un acteur incontournable, malgré les polémiques, dont celle déviée de son nom, l’ubérisation.

Aujourd’hui, Uber continue de se réinventer. Entre l’expansion vers de nouvelles villes, des offres inédites comme Uber Bubbles et Uber Cruise cet été, et un virage vers la durabilité avec la fin des véhicules diesel d’ici 2025, l’entreprise ne cesse d’évoluer. Face aux critiques et aux défis, elle s’adapte en diversifiant ses services pour répondre aux besoins de mobilité moderne et responsable.

On prend la route avec Manon Guignard, responsable de la communication d’Uber Eats France.

Cela fait plus de 10 ans qu’Uber est installée en France. Quels sont les principaux défis en termes de communication pour Uber France aujourd’hui ? Qu’en est-il de son développement ?

Manon Guignard : En France, Uber couvre désormais 33 métropoles – nous venons de nous lancer à Poitiers par exemple (le 22 mai dernier) – cela représente environ 1 000 villes. 45 000 chauffeurs VTC sont actifs et nous avons même Uber Taxi à Paris avec 2 500 taxis. Uber est devenu la 2e plateforme de taxis à Paris, juste derrière G7 :

– 36 agglomérations sont officiellement lancées en France, dont 5 lancements en 2023 (Amiens, Le Havre, Angers, Dijon, Mulhouse), et 5 lancements depuis le début de l’année 2024 (Clermont-Ferrand en mars 2024, Poitiers en mai 2024, Le Mans, La Baule et Biarritz en juin 2024) ;
– 4 lancements additionnels prévus d’ici fin 2024, nous serons à 40 villes lancées au total, avec, à venir, Annecy, Limoges, Troyes et Chartres ;
– Derniers lancements : Amiens et Le Havre (décembre 2023), Clermont-Ferrand (mars 2024), Poitiers (mai 2024), Le Mans, Biarritz et La Baule en juin 2024 dernier. 

Depuis le lancement d’Uber en France, l’entreprise a dû faire face à plusieurs polémiques, notamment avec les chauffeurs et les régulateurs. Uber a cristallisé les critiques autour de cette nouvelle économie, qui porte son nom (uberisation), pourtant son succès ne semble pas se démentir. Comment analysez-vous cela ?

M.G. : Uber a eu un développement fort et parfois agité que ce soit en France ou dans d’autres pays. Aujourd’hui, Uber est à la fois une entreprise mature, une entreprise saine et qui se porte bien. Nous avons pour la première fois en 2023 publié des résultats financiers où nous sommes rentables sur l’ensemble de l’exercice.

L’application est pleinement entrée dans le quotidien des Français pour faciliter leurs déplacements. Il suffit d’un clic pour être mis en relation avec un véhicule confortable 24h/24 et 7 jours sur 7 pour un trajet fiable suivi par GPS. Cette nouvelle forme de transport à la demande via smartphone a constitué une révolution de la mobilité urbaine. 

– 81% des passagers utilisent l’application depuis au moins trois ans et ils sont même 14% à utiliser l’application depuis ses débuts en 2012 ; 
– La majorité de nos passagers utilisent l’application fréquemment dont 46% plusieurs fois par mois et même près de 20% l’utilisent plusieurs fois par semaine ; 
– Uber a largement conquis un public féminin, jeune et à l’aise avec la technologie : nos passagers sont à 52% des femmes, les deux tiers (67%) ont moins de 34 ans et 20% ont entre 35 et 49 ans.

Comment définiriez-vous votre modèle économique aujourd’hui ?

M.G. : Année après année, nous avons ainsi enrichi notre application et notre gamme de services pour proposer des options et des fonctionnalités qui répondent aux besoins d’accessibilité, de facilité et de sécurité des passagers. 

Nos passagers confient choisir Uber pour sa facilité d’utilisation (78%), sa rapidité (57%) et son coût abordable (45%). Le soir, c’est avant tout pour rentrer en sécurité que les passagers privilégient Uber. Plus largement, 97% des passagers disent se sentir en sécurité lorsqu’ils utilisent l’application. Près de la moitié (48%) des passagers sollicitent Uber aussi bien le jour que la nuit alors que 40% ont une utilisation plutôt nocturne. Ainsi, près de 80% des passagers utilisent l’application Uber pour rentrer de soirée et les deux-tiers (66%) pour sortir (bar, restaurant, cinéma). Ils sont 47% à choisir Uber pour ne pas conduire après avoir bu, adoptant ainsi une attitude responsable.

Enfin, les trajets vers les gares et les aéroports ont aussi la côte, puisque 54% utilisent l’application pour partir en vacances. Mais Uber, ce n’est pas seulement pour le plaisir. Un-tiers (32%) des passagers réalisent une course avec Uber pour des déplacements professionnels (réunions, voyages d’affaires, etc.) et 26% pour se rendre au travail. 

Justement, vous avez récemment lancé ces deux nouvelles offres Uber-Cruise en partenariat avec SCH et Uber-Bubbles. Quelle est l’origine de ces deux nouvelles offres ?

M.G. : Nous avons constaté qu’environ 15 millions de visiteurs étaient attendus à Paris cet été, soit 30 % de plus qu’un été classique. Nous avons réfléchi à ce que nous pouvions proposer aux Parisiens et aux visiteurs pour leur offrir une expérience en dehors de Paris. Cela a mené à la création d’Uber Bubbles, une excursion d’une journée permettant de s’évader de la capitale et de découvrir la région Champagne-Ardenne. L’idée est de proposer une journée d’évasion pendant un été très chargé.

Concrètement, cette excursion commence par un départ de Paris vers Épernay, avec une visite de la Maison Perrier-Jouët, suivie d’un déjeuner à la Maison Belle Époque, accompagné d’une dégustation de trois cuvées de champagne. Ensuite, direction Reims pour visiter les caves de la Maison Mumm et déguster leur célèbre Cordon Rouge. Le retour à Paris est inclus dans l’offre. Le tarif est de 200 euros, que vous soyez seul ou jusqu’à quatre personnes, et comprend les deux visites, le déjeuner et le transport aller-retour.

En quoi consiste exactement l’expérience Uber Bubbles, et pourquoi avoir choisi les maisons de champagne Perrier-Jouët et G.H. Mumm pour cette offre ?

M.G. : Nous avons sélectionné ces maisons parce qu’elles offrent deux expériences complémentaires. À Épernay, la Maison Perrier-Jouët est plus intimiste, avec un jardin accessible, tandis que la Maison Mumm, à Reims, est beaucoup plus traditionnelle et propose une immersion dans ses caves historiques. Ce contraste permet aux visiteurs de découvrir deux facettes distinctes de la production de champagne.

Uber Bubbles a rencontré un important succès avec toutes les excursions déjà réservées. Comment expliquez-vous cet engouement ?

M.G. : Nous avions déjà remarqué un intérêt pour les trajets Paris-Reims via Uber. Cet engouement peut s’expliquer par le tarif attractif de 200 euros, qui inclut le transport et les visites jusqu’à 4 personnes. En comparaison, une simple visite de maison de champagne peut parfois coûter plus cher sans inclure le transport. Cette offre accessible et tout compris a certainement contribué à son succès.

Avez-vous des premiers retours ou résultats à nous partager ?

M.G. : Les retours que nous avons reçus viennent surtout des chauffeurs, qui partagent les avis des clients. Certains ont été agréablement surpris par l’expérience à la Maison Perrier-Jouët. Ils s’attendaient à une simple visite de cave rapide, mais ont découvert un cadre plus complet, avec des explications sur le processus de fabrication du champagne et un déjeuner en accord mets et vins. Cela a vraiment enrichi leur expérience.

Que pouvez-vous nous dire sur Uber Cruise lancé avec SCH ?

M.G. : Uber Cruise, en partenariat avec Click&Boat, proposait des croisières gratuites du 12 au 18 juillet et du 28 juillet au 3 août (une pause était prévue durant la semaine de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques puisque la navigation était interdite).

SCH s’associait à nous pour une soirée de lancement de ce projet, qui coïncide avec la promotion de son nouvel album, JVLIVS Prequel : Giulio (et de son restaurant Giulio, dont les cannelloni étaient disponibles en livraison en exclusivité sur Uber Eats les 31 mai, 1er juin et 2 juin dernier, NDLR). Cette association vise à créer une synergie entre Uber Cruise et l’univers de SCH.

@uberfr

SCH EN SHOWCASE EXCLUSIF POUR LA UBER CRUISE LAUNCH PARTY RDV le 8 juillet prochain pour participer à la Uber Cruise Launch Party qui aura lieu dans un lieu tenu secret 🤫 pour le lancement d’Uber Cruise à Paris. Pour obtenir vos accès, participez au tirage au sort en entrant le code promotionnel UBERCRUISESCH dans votre application Uber. PS : c’est gratuit 🐀 PPS : de nombreuses autres surprises t’attendent sur place ! #UberCruise #UberCruiseLaunchParty #UberSCH

♬ son original – Uber & Uber Eats France
@uberfr

Une soirée de lancement réussie pour Uber Cruise en compagnie de @SCH

♬ son original – Uber & Uber Eats France

Ces offres font-elles partie d’une stratégie plus globale ? Peut-on s’attendre à d’autres types d’offres similaires cette année ?

M.G. : Cela fait maintenant deux ans que nous développons ce genre d’expériences de voyage. Uber ne veut pas être seulement un service de transport quotidien, mais aussi un partenaire de voyage. Nous avons déjà lancé Uber Sleigh en Laponie pour des balades en traîneau, et Uber Balloon pour des vols en montgolfière en Cappadoce (Turquie). Uber Bubbles est la dernière de ces initiatives. Nous continuerons à proposer des expériences de voyage originales pour enrichir notre offre.

Comment sont choisies ces expériences à proposer aux clients d’Uber ?

M.G. : Le choix des expériences dépend du contexte et du timing. Par exemple, Uber Balloon a été lancé en octobre, une période idéale pour les vols en montgolfière en Cappadoce, et cela coïncidait avec les célébrations des 100 ans de la République turque. Nous essayons de lancer ces offres pendant des périodes propices et de les proposer sur des durées plus longues pour maximiser leur impact.

Comment Uber compte-t-il s’adapter à l’événement extraordinaire que représentent les Jeux Olympiques, notamment en ce qui concerne la circulation à Paris ?

M.G. : Nous avons conçu Ubermobile en anticipant que certaines personnes souhaiteront quitter Paris pendant les Jeux Olympiques. La Seine sera au centre des événements, et nous cherchons à offrir aux clients des moyens de transport alternatifs, tout en communiquant en temps réel sur les restrictions de circulation, notamment via Uber Eats. Nous mettons en place des outils pour informer en temps réel chauffeurs, livreurs, restaurants et clients des éventuelles zones de restrictions.

Quelle est la prochaine étape pour Uber France ?

M.G. : Le futur d’Uber en France est vert, inclusif et répondant aux besoins de chacun. Dès le 1er janvier 2025, nous n’aurons plus aucun véhicule diesel inscrit sur la plateforme. Pour rappel, en 2020, 85% de la flotte était constituée de véhicules diesel. 

Ensuite, nous allons continuer à travailler sur la prise en charge des personnes en situation de handicap, sur la base de notre plan de 10 actions, établi en partenariat avec des associations spécialisées. Ces associations, comme ANM Chiens Guides, l’APHPP et l’OBAC nous ont permis de mettre en place des actions concrètes, notamment fondées sur le renforcement de la sensibilisation des chauffeurs. Notre rôle de partenaire de la Fédération Française de Handisport et de sponsor des para-athlètes Mona Francis et Hakim Arezki est le symbole de l’importance de ce sujet pour nous.

Le futur d’Uber en France sera caractérisé par l’élargissement des cas d’usages auxquels nous comptons répondre. Ainsi, nous allons continuer à développer notre présence dans des villes à taille humaine, où la demande pour un service de mobilité complémentaire est forte. Enfin, nous allons continuer à proposer un éventail de produits, afin de proposer des courses à prix attractifs (comme les options de mobilité partagée avec Uber X Share) tout en développant notre offre de produits premiums, pour les passagers d’affaires et ceux désireux de se déplacer confortablement partout en France (nous avons ainsi lancé l’option Uber Comfort dans plus d’une vingtaine de villes en 2024).

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