Un test de 18 mois pour commencer.
Le jeudi 6 août dernier, en même temps que le décret n° 2020-983 assouplissant les règles existantes concernant la publicité en télévision autorisait la publicité segmentée, il levait une interdiction au long cours dont les plateformes étaient exemptes : la publicité pour le cinéma en télévision linéaire (et la diffusion en clair de films certains soirs de la semaine, notamment les jours de sortie ciné, comme les mercredis, vendredis et samedis soir).
Une interdiction jusque là maintenue pour protéger les salles de cinéma, mais également les films indépendants dépourvus des moyens de promotion colossaux des blockbusters américains. Cette mesure vise à mettre les chaînes télé et les plateformes de VOD sur un pied d’égalité — Netflix, Amazon Prime et consort pouvaient promouvoir leurs contenus en toute quiétude —, mais aussi à soutenir la création audiovisuelle française en leur offrant de nouvelles sources de revenus publicitaires qui bénéficieraient par ricochet à la filière.
Ces publicités pour le cinéma sont autorisées pour une période de 18 mois et feront l’objet d’un rapport d’évaluation dans un délai de quinze mois afin de vérifier leur impact sur la filière ciné. Si les gros distributeurs se réjouissent d’un tel assouplissement, les indépendants craignent que seuls certains acteurs, les majors, se taillent la part du lion. Il s’agira donc de vérifier à quel type de films cette réforme profite.