Mais il y a du changement dans l'air.
Mercredi d’effroi pour la publicité en ligne : The Wall Street Journal révèle que « Google prévoit de réduire le suivi cross-app sur les téléphones Android » suivant ainsi « Apple en imposant des restrictions à une industrie de la publicité qui a secrètement collecté des données sur des milliards d’appareils mobiles. »
Si l’information peut paraître pointue, rappelons que le virage pris par Apple pour forcer les éditeurs et régies à respecter la vie privée des utilisateurs d’iPhone a causé de sérieux torts à Meta (ex Facebook) dont l’action en bourse, $FB, a dévissé de -26 % le 3 février dernier. Entrainant un record historique de perte de valeur sur une journée avec -237 milliards de dollars.
Google, déjà responsable de la fin annoncée des cookies tiers sur le web, va-t-il provoquer un second séisme dans le secteur de la publicité mobile ? La firme de Mountain View se défend dans un communiqué d’avoir une approche « brutale » à la Apple.
L’intention de Google est plutôt de revoir le modèle technique qui permet de suivre un utilisateur entre plusieurs apps Android, et de mesurer l’efficacité d’une publicité (cette publicité Instagram a-t-elle bien permis d’installer l’app de l’annonceur ?) tout en collectant et en échangeant quelques données tierces. Exit le partage de l’advertising ID, l’identifiant qui permettait jusqu’alors de suivre un utilisateur Android, dûment anonymisé, tout au long de son parcours.
Place à la Privacy Sandbox sur Android, promettant davantage de respect de la vie privée, sans pour autant interdire tout suivi cross-app. Car « les développeurs et entreprises doivent pouvoir bénéficier d’outils qui leur permettront de réussir sur mobile. » Google déclare ainsi ne va pas vouloir chambouler l’écosystème Android, alors que « 90 % des apps sur Google Play sont gratuites » et majoritairement financées par la publicité. Snap, Duolingo et Rovio y vont de leurs commentaires positifs dans le communiqué de Google.
Si cette nouveauté ne sera mise en production que dans 2 ans, les développeurs peuvent prendre connaissances des nouvelles spécifications dès maintenant, en attendant une version beta d’ici la fin 2022.
La filiale d’Alphabet souhaite également « travailler en étroite collaboration avec les autorités de régulation » pour s’assurer « que les produits publicitaires et sites de Google ne bénéficient pas d’un traitement préférentiel » vis-à-vis de la Privacy Sandbox.
Reste à savoir si ce changement sera, in fine, générateur de valeur pour les éditeurs d’apps et l’industrie publicitaire. Sinon, gare à une chute de plus pour Meta !