IA contre climat, épisode 2030.
Google a récemment annoncé la fin de l’achat massif de crédits carbone bon marché, mettant ainsi un terme à sa revendication de neutralité carbone opérationnelle. Depuis 2007, la firme de Mountain View compensait ses émissions via l’achat de crédits carbone pour ses bâtiments, centres de données et déplacements professionnels. Toutefois, dans son dernier rapport environnemental, Google déclare : « À partir de 2023, nous ne maintenons plus la neutralité carbone opérationnelle ». Cette décision s’inscrit dans une volonté de s’adapter à des critères de durabilité de plus en plus stricts.
En lieu et place de ces achats, Google vise désormais à atteindre des réductions absolues de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Cette nouvelle approche survient alors que Google, ainsi que d’autres géants de la tech comme Microsoft, investissent massivement dans l’intelligence artificielle, une technologie particulièrement gourmande en ressources. De fait, les émissions totales de Google ont augmenté de 48 % depuis 2019, ce qui a totalement fait décrocher sa tendance de réduction du CO2 émis :
À la place, l’entreprise se concentre sur la réduction directe des émissions et l’achat de crédits de suppression de carbone, reconnus pour leur capacité à retirer de manière vérifiable le dioxyde de carbone de l’atmosphère. En 2022, Google a investi 200 millions de dollars dans un fonds visant à catalyser le marché de la suppression du carbone, et a déjà contracté 62 500 tonnes de crédits pour livraison entre 2024 et 2028.
Google confirme également son engagement envers l’initiative Science-Based Targets (SBTi), une organisation qui préconise de concentrer les efforts sur la réduction des émissions avant d’utiliser les crédits carbone pour les émissions résiduelles. Cette décision s’aligne avec d’autres entreprises comme EasyJet et Interface Inc., qui ont aussi cessé d’acheter des crédits d’évitement d’émissions.
« Nous restons dédiés aux objectifs de durabilité que nous avons fixés », a déclaré un porte-parole de Google. « Atteindre zéro émission nette d’ici à 2030 est un objectif extrêmement ambitieux, et nous travaillons très dur pour y parvenir. Nous n’avons pas toutes les réponses, mais nous sommes engagés dans la collaboration et déterminés à jouer notre rôle. »