La sempiternelle hystérie féminine.
Un Britannique sur cinq n’a aucun scrupule à utiliser un langage sexiste, selon une étude récente commandée par CPB London à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Les résultats révèlent que les hommes sont plus susceptibles d’utiliser un langage sexiste pour « être drôles », tandis qu’un homme sur cinq utilise ce type de langage pour créer un lien de camaraderie avec d’autres hommes.
L’étude souligne également que seulement 14 % des hommes se sentent suffisamment à l’aise pour confronter un individu lorsqu’il utilise un langage insultant ou sexiste. Pourtant, plus de 50 % des hommes interrogés ont admis que l’utilisation d’un langage sexiste pouvait être blessant pour les autres.
CPB London a donc lancé une campagne intitulée « Double Standards », qui explore les différentes étiquettes données aux hommes et aux femmes pour des comportements identiques. Par exemple, il est charismatique vs elle est autoritaire, il est ambitieux vs elle est dominatrice, il a de la poigne vs elle est hystérique, il a réussi vs elle est passée sous le bureau.
Helen James, PDG de CPB London, l’agence créative à l’origine de la campagne primée « Imagine » lors de la dernière Journée internationale des droits des femmes, explique que « le langage peut être et est utilisé pour perpétuer des préjugés et des attitudes sexistes envers les femmes ». Avec cette campagne, l’agence veut s’attaquer directement à ce problème en mettant en lumière ces double standards, de sorte que le public ne puisse détourner le regard.
Pour Louise Mullany, spécialiste du genre et de la linguistique, professeure de sociolinguistique à l’Université de Nottingham et fondatrice du réseau Gender and Leadership de l’AHRC, « l’utilisation du langage sexiste fait partie de la communication quotidienne, ce qui consolide le mur qui nous sépare de l’inclusivité. Aujourd’hui plus que jamais, il est important de sensibiliser à notre utilisation des mots et des expressions. Cette campagne met en évidence le pouvoir du langage et nous incite à remettre en cause ces double standards linguistiques ».
Les hommes, les femmes et les différentes générations perçoivent différemment le langage et les comportements sexistes pointe l’étude :
– La génération Z et les milléniaux sont plus susceptibles de penser qu’ils sont les « pires »générations quant à l’utilisation du langage sexiste ;
– 43 % des membres de la génération Z pense être les plus grands coupables quant à l’utilisation du langage sexiste :
– 31 % des milléniaux pensent être les plus grands coupables quant à l’utilisation du langage sexiste ;
– La génération X et les baby-boomers sont moins susceptibles de questionner leur utilisation du langage sexiste, bien qu’ils soient également plus susceptibles d’entendre du langage sexiste sur leur lieu de travail ;
– Les personnes de 18 à 29 ans sont deux fois plus susceptibles d’utiliser un langage sexiste pour avoir un sentiment de pouvoir que celles de plus de 60 ans.
Ce n’est pas une surprise, ce double langage n’est pas l’apanage des Britanniques. Il existe également en français, en arabe, en allemand, en chinois, en japonais, en italien ou en espagnol.