Quand Internet débarque IRL !
Depuis quelques années, le mème est devenu l’un des concepts (texte, image, vidéo) les plus populaires de la culture web. Repris, décliné et détourné sur Internet de manière souvent parodique, il réussit à contenir à lui seul une idée qui parle à tous, et par conséquent peut être rapidement viral. Aujourd’hui, il fait son entrée dans le monde réel.
La plateforme de partage de mèmes 9GAG a créé le premier musée du mème au monde. Basé à Hong Kong, au K11 Art Mall, ses portes sont déjà ouvertes – pour les plus impatients – et se fermeront le 5 septembre. Il présente les mèmes locaux et mondiaux les plus viraux de l’Internet sous diverses formes : images, figures en 3D, vidéos et même parfums.
D’autres sections du musée proposent des tatouages à base de mèmes, des cabines photo permettant aux visiteurs de créer leurs propres mèmes personnalisés, une « zone interactive 4D », un tapis roulant en réalité augmentée qui donne vie aux mèmes – et pour finir cette très longue liste en apothéose, un « tunnel temporel » plongera les visiteurs dans l’histoire de la culture Internet. Toutes ces créations donneront aux visiteurs une rare occasion de les célébrer, en tant qu’oeuvre d’art à part entière.
Exposant plus de 100 mèmes, les visiteurs peuvent naviguer à travers sept zones principales, mettant en valeur différents éléments déclinés en nombre : de la vidéo « Hotline Bling » de Drake à Doge, en passant par les petits amis distraits et Rick « Rickroll” Astley.
Certains sont même rattrapés par les détournements d’une photo d’eux prise lors d’un moment qu’il pensaient ordinaire, mais devenu rapidement viral. À l’instar de Sarim Akhtar, aka Disappointed Cricket Fan, un jeune homme photographié en pleine désillusion lors du match de la Coupe du monde de cricket Pakistan-Australie de 2019, qui, sur Twitter, exprime son enthousiasme d’être érigé en icône 2.0 dans ce nouveau temple du mème.
À l’heure où les plus rabat-joie répètent qu’Internet est un outil qui tue à petit feu le contact humain, la création de ce musée vient nous conter l’histoire inverse : c’est grâce à la culture web que de nouveaux modes de créations artistiques – IRL – peuvent éclore.