Depuis bientôt deux ans, on observe en France une montée des violences policières. Mauvais traitements, décès pendant des interpellations, répression et violences pendant des manifestations… le nombre et la gravité des blessures issues des violences policières croissent. Mais il existe un phénomène tout aussi violent : c’est le déni de l’État face à ces actes pourtant bien réels. Etat qui tente désormais de faire adopter un article dans la proposition de loi « relative à la sécurité globale » qui consiste à entraver la diffusion d’images permettant d’identifier des policiers ou des gendarmes dans l’exercice de leur mission. Pourtant ce sont précisément ces photos et vidéos qui ont contribué à faire connaitre au plus grand nombre l’existence des violences policières et, dans certains cas, de poursuivre leurs auteurs en justice.

Derrière la campagne, une volonté : celle de faire reconnaitre au gouvernement français le problème des violences policières et lui faire entreprendre des réformes profondes, transparentes et structurelles des pratiques policières. A commencer par la suppression de l’article 24 de la proposition de loi « relative à la sécurité globale ».

La nouvelle campagne d’Amnesty International France, signée DDB Paris, met en image le déni de l’Etat, qui permet aux violences policières de perdurer en toute impunité. Des visuels de scènes incontestables de violences policières sont ironiquement maquillés par des illustrations qui les transforment en situations innocentes. Un coup de pied à une manifestante devient une séance shopping, un jet de gaz lacrymogène donné à une foule immobile et pacifique devient une séance de jardinage ou une chasse aux moustiques, le matraquage d’un manifestant à terre se transforme en chasse aux papillons…

Les quatre visuels de la campagne seront déclinés dans la presse et sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram). Sur Instagram, les internautes seront invités à composer eux-mêmes leurs propres visuels, pouvant ainsi dissimuler des images de leurs choix avec des stickers mis à leur disposition. Amnesty partagera les plus belles créations.