COMMENT MONTRER L’IMMONTRABLE ?

Partout dans le monde, aujourd’hui, des millions d’enfants ont pour seul horizon la violence, la mort ou la souffrance. Des tragédies que le contexte mondial a encore accentuées cette année, avec l’accélération du réchauffement climatique (responsable en Afrique d’une sécheresse d’intensité inédite, ayant elle-même entraînée une diminution dramatique des ressources en eau et en nourriture), ou l’intensité des conflits dévastateurs pour les populations civiles, comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

 

Voilà pourquoi, cette année, l’association Vision du Monde entend plus que jamais sonner l’alarme, avec une difficulté à surmonter : comment montrer “l’immontrable” ? Comment montrer ce que la décence, voire la loi tout simplement, interdit en France de montrer ? Le viol pédophile que constitue la nuit de noces d’une fille à peine pubère ; l’excision d’une enfant (souvent réalisée dans des conditions d’hygiène épouvantables) ; ou le cortège d’horreurs qui se déroule quotidiennement sous les yeux d’un enfant plongé dans une guerre où l’on bombarde même des écoles.

 

La réponse choisie par Vision du Monde est a priori paradoxale – et peut sembler ironique vu le nom de l’association – : en ne montrant justement rien, de façon à solliciter davantage l’imagination du spectateur. En affichage, la tête d’un enfant cache au public ce qu’il voit ; en télévision, des écrans noirs interpellent alors que l’on ne perçoit que le son ambiant, glaçant lorsqu’on en comprend le sens.

 

Pour cette 4ème année de collaboration entre Vision du Monde et Steve, l’agence a renouvelé sa confiance au photographe argentais multi primé Ale Burset qui signe les 3 visuels ; et fait appel à THE pour la production audio des 4 films de 30 secondes.